Les banques virtuelles séduisent de plus en plus d'utilisateurs. La leader Tangerine, anciennement ING Direct, revendique presque deux millions de clients à travers le Canada. Mais l’absence de succursales, qui fait la force des banques existant uniquement en ligne, constitue également leur talon d’Achille.
Faire des économies est souvent la raison numéro un qui pousse les consommateurs à opter pour les banques virtuelles. « Elles offrent des services à un tarif moindre que les banques traditionnelles, car le fait de ne pas avoir de succursales à entretenir leur permet de réduire leurs coûts », explique Sophie Roussin, analyste en finances personnelles à l’Union des consommateurs.
Pour les petits budgets adeptes des nouvelles technologies
Tangerine propose, par exemple, un compte-chèque gratuit incluant des transactions illimitées sans avoir à laisser un montant minimum dans le compte. En outre, en recommandant des amis ou des proches, les clients (et les personnes recommandées) sont récompensés d’une prime de 25$. Il est même possible de déposer un chèque dans son compte grâce à une application mobile qui permet de photographier le chèque.
Tangerine est une banque récente puisqu’ING Direct a été lancée au Canada en 1997. Elle a popularisé avec une façon de faire plus souple que ses concurrentes. C’est d’ailleurs ce qui a attiré Mathieu Lajoie, client satisfait de Tangerine depuis 10 ans. « C’est très facile d’ouvrir un compte avec Tangerine et de faire des transactions sur Internet », se félicite ce résident de Trois-Rivières.
L’autre atout des banques en ligne, ce sont leurs taux d’intérêt plus élevés. Un CELI est rémunéré à 1,25 % à la Banque Manuvie (une autre banque en ligne), contre 1,05 % chez Desjardins et 0,75 % chez BMO. Le taux d’intérêt d’un prêt hypothécaire (taux fixe fermé, 10 ans) s’élève à 4,69 % chez Tangerine, contre 6,1 % à la RBC Banque Royale ou à la TD.
Pas de contact direct
Même si le service téléphonique de Tangerine fonctionne 24 heures sur 24 heures, l’absence de succursales reste un handicap. « Beaucoup de gens ne mettent jamais les pieds dans leur succursale, mais ils veulent avoir la possibilité de le faire, souligne Mme Roussin. Même s’ils n’y vont que pour renégocier leur hypothèque tous les cinq ans, ils souhaitent avoir une vraie personne devant eux à ce moment-là. »
Contrairement à la Banque Manuvie, Tangerine n’offre pas de cartes de crédit. De plus, cette dernière peine à rivaliser avec les banques traditionnelles sur le plan du conseil. Un aspect qui ne dérange pas M. Lajoie. « J’adore les finances, donc je n’ai pas besoin de conseils, car je m’autogère, indique celui qui est également auteur du blogue Comprendrevosfinances.com. Mais, c’est plus difficile pour quelqu’un de moins initié. »
Dur de trancher
En fin de compte, le choix de se diriger ou non vers une banque virtuelle dépend de ses besoins personnels. « C’est bien pour développer des outils comme un fonds d’urgence ou pour ceux qui souhaitent gérer leurs finances depuis leur ordinateur, estime M. Lajoie. Mais Tangerine n’est pas une grosse banque où l’on va placer de l’argent en prévision de sa retraite. »
Mme Roussin se montre encore plus réservée. « Les taux d’intérêt de Tangerine sont moins généreux qu’avant et les avantages restent minimes, juge-t-elle. Changer de banque est coûteux et compliqué pour une personne ayant tout son argent dans une même institution. C’est peu intéressant si cela ne permet d’économiser que les 4 $ payés en frais de gestions mensuels. »
