Voici quelques astuces pour vous en sortir si vous faites partie de la génération sandwich...

1. Accordez la priorité à vos finances personnelles. «Bon nombre de personnes n'hésitent pas à puiser dans leur fonds de retraite ou à s'endetter pour aider leurs parents et leurs enfants», constate le planificateur financier Gaétan Veillette. Bien que cela soit nécessaire dans certains cas, cette solution devrait être évitée autant que possible. Si vous mettez vos finances en péril maintenant, vous risquez de transférer le coût de votre retraite à vos enfants.

2. Utilisez l'actif de vos parents le plus longtemps possible pour financer leurs soins, et s'il y a lieu, vos enfants peuvent obtenir un prêt étudiant. Souvenez-vous que vous ne pouvez pas tout faire. Soyez donc réaliste quant à la situation et quant au soutien financier que vous pouvez offrir.

3. Même si cela semble évident, l'établissement d'un budget relatif «aux soins» constitue le meilleur moyen de gérer le stress financier associé au vieillissement de vos parents et à la croissance de vos enfants. Dressez une liste de toutes les dépenses prévues pour vos parents et déterminez la contribution que vous, vos frères et vos soeurs pouvez apporter. Intégrez ce facteur à votre budget familial pour vous aider à évaluer ce que vous pouvez faire ou non.

4. Allez chercher de l'aide extérieure. «Trop souvent, les gens nous appellent quand ils sont déjà au bout du rouleau», dit Laurence Baumier-Grant, coordonnatrice des groupes de soutien à la Société Alzheimer de Montréal. Il existe de nombreuses ressources pour les aidants naturels où vous pourrez discuter avec d'autres personnes de vos inquiétudes.

5. Soyez transparent avec vos enfants et engagez-les dans vos tâches d'aidant naturel. Les «sandwichs» s'épuisent souvent parce qu'ils essaient de faire en sorte que rien de tout cela n'ait un impact sur la vie de leurs enfants. Il vaut mieux leur apprendre à surmonter les difficultés que de tenter de les leur cacher.

Bonus: Fractionner ses revenus avec ses parents

Les professionnels (avocat, médecin, dentiste, etc.) qui peuvent s'incorporer ont la possibilité de fractionner leurs revenus avec leurs parents par l'intermédiaire d'une fiducie familiale. Comment ça fonctionne ? Le professionnel doit d'abord incorporer sa pratique, mettre en place une fiducie puis désigner celle-ci et lui-même comme actionnaires.

L'entreprise ainsi créée récolte les revenus générés par les activités du professionnel. Une partie de cet argent retourne à ce dernier sous forme de salaire tandis que le solde est versé aux parents sous forme de dividendes par l'intermédiaire de la fiducie. Il faut les désigner comme bénéficiaires.

«Cette stratégie permet au professionnel "sandwich" d'aider financièrement ses parents tout en réduisant sa facture fiscale», explique Luc Lacombe, associé et fiscaliste chez Raymond Chabot Grant Thornton.

Celui qui incorpore sa pratique pourrait aussi donner des actions à ses parents et leur verser directement les dividendes. Toutefois, cette formule complique la succession - au décès des parents, les actions pourraient se retrouver entre les mains d'un tiers ou créer des tensions parmi les héritiers -, sans compter qu'il pourrait y avoir un impact fiscal, puisque le fisc considère que le défunt est réputé avoir disposé de tous ses biens au décès. Il pourrait donc être imposé sur le gain en capital que ses actions pourraient lui procurer, ce qui n'est pas le cas de la fiducie.

Cette dernière offre plus de flexibilité. Au décès des parents, elle peut être simplement dissoute. Sinon, on peut désigner de nouveaux bénéficiaires, les enfants par exemple.

La mise en place d'une telle stratégie coûtera de 6 000 à 8 000 dollars, mais les économies d'impôt auront vite fait de compenser ces frais.