Pas de dépression en vue, mais...

Publié le 13/03/2009 à 00:00

Pas de dépression en vue, mais...

Publié le 13/03/2009 à 00:00

Par François Rochon

Pour Constantine Kostarakis, gestionnaire de portefeuilles chez Gestion Pfiffner, la crise que nous vivons est profonde, mais le passé devrait nous inciter à prendre du recul.

Il établit un parallèle entre la période actuelle et les marchés baissiers importants survenus depuis 1960. L'indice américain S&P 500 a perdu 55 % depuis octobre 2007, mais il avait chuté presque autant - de 49,1 % - entre mars 2000 et octobre 2002, rappelle-t-il. Entre janvier 1973 et décembre 1974, le Dow Jones avait chuté de 45,1 %, alors qu'il est en baisse de 52,5 % depuis octobre 2007.

"Ce qui explique la panique actuelle, c'est que la chute des marchés a eu des répercussions plus importantes sur l'économie en général", suggère le gestionnaire.

La brutalité de la chute aurait aussi eu un effet psychologique dévastateur.

"Reportez-vous à décembre 2007. Le Dow Jones avoisinait les 14 000 points, la Chine et l'Inde devaient connaître une croissance illimitée, on parlait d'un prix du baril de pétrole à 200 $ US et le Canada devait être le principal bénéficiaire du boom des ressources naturelles. Nous étions peut-être exagérément optimistes à ce moment. Maintenant, nous sommes peut-être devenus trop pessimistes", souligne M. Kostarakis.

"La Bourse est une entité maniaco-dépressive"

Même son de cloche chez François Rochon, de Giverny Capital. Il rappelle ce qu'avait écrit Benjamin Graham en 1949, dans L'Investisseur intelligent : "La Bourse est une entité maniaco-dépressive."

Autant les évaluations boursières étaient exagérées en 1999 et en 2000, autant les évaluations actuelles entachées sont d'un pessimisme noir, croit-il. La juste valeur des actions s'établit entre ces deux extrêmes. "C'est dans la nature du capitalisme que l'économie connaisse des hauts et des bas", ajoute-t-il.

C'est plus que la fin d'un cycle boursier

Carl Simard, de Gestion de portefeuille Medici, et Valérie Cecchini, de Standard Life, sont plus réservés.

Sans prévoir une nouvelle dépression, ils croient que nous assistons au début d'une nouvelle ère économique. La crise est le fruit de 10 années de croissance artificielle générée par un accès trop facile au crédit et par la surconsommation, affirme M. Simard.

"Les États-Unis, qui étaient un pays extrêmement riche, ont perdu toute marge de manoeuvre", précise-t-il.

L'accession de Barack Obama à la présidence et le plan de sauvetage démocrate ont apporté une bouffée d'oxygène, mais il faudra de nombreuses années avant de retrouver la richesse perdue, selon lui.

Valérie Cecchini envisage un changement de paradigme dans les comportements : les consommateurs dépenseront beaucoup moins et la prudence régnera. À son avis, il faudra plusieurs années avant que les investisseurs individuels reviennent massivement à la Bourse. "Je ne crois pas qu'une bulle spéculative se forme avant cinq ans."

François Rochon souligne au contraire qu'on assiste à la formation d'une bulle dans les obligations gouvernementales. "Quand des investisseurs choisissent de verrouiller leurs placements à 2 % par année pendant 10 ans, ils s'assurent d'obtenir des rendements inférieurs à l'inflation et de s'appauvrir. Je ne sais pas comment qualifier ce comportement sans parler de bulle."

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