Nettoyer le gâchis

Publié le 01/01/2009 à 00:00, mis à jour le 11/10/2013 à 07:21

Nettoyer le gâchis

Publié le 01/01/2009 à 00:00, mis à jour le 11/10/2013 à 07:21

Des gens de tous les horizons me disent que si j'ai prévu la récession, je ne leur ai pas dit quand ils pourraient espérer une reprise et quoi faire pour que celle-ci se concrétise. Pour cerner la solution à ce gâchis, on doit d'abord en analyser les causes.

Sept ans de prospérité (de 2000 à 2007) ont généré une cupidité extrême. L'alternance fréquente de la cupidité et de la peur (trois ou quatre ans de prospérité et trois ou quatre ans de récession) permet habituellement de maintenir un juste équilibre. Cette fois-ci, la grande illusion a été de croire que les prix de l'immobilier ne pourraient plus jamais baisser.

Pour sortir de l'impasse actuelle, la solution, bien qu'elle ne soit pas simple, pourrait exiger beaucoup de temps et engendrer plus de difficultés.

Beaucoup de mauvais produits dérivés devraient être interdits, y compris les swaps de prêts hypothécaires et d'obligations, tout comme ces autres instruments qui ne produisent rien dans l'économie. De même, la plupart des rentes variables et des autres produits d'assurance liés aux actions devraient être proscrits.

Pour que les banques se tirent d'affaire et règlent les problèmes graduellement, il est tout aussi urgent d'énoncer des règles strictes et de les appliquer avec rigueur. Les banques doivent s'assurer d'avoir suffisamment de capitaux propres et doivent éliminer leurs mauvaises créances soit en faisant appel à l'État, soit en puisant dans leurs bénéfices ou leurs réserves. Elles doivent restreindre la rémunération, en offrant des primes en fonction des résultats à long terme. Quant aux compagnies d'assurance, elles ne devraient offrir que des catégories autorisées de placements sûrs et de produits responsables afin de mettre un terme aux récents abus.

Toutefois, un autre problème persiste : le surendettement des consommateurs, qui sont devenus des accros des cartes de crédit. Il n'existe pas de solution facile pour s'en sortir. Il faudra des années pour corriger le tir, et durant cette période, les compressions de dépenses importantes réduiront considérablement l'emploi.

De plus, l'effondrement des prix des maisons et des matières premières va mener à la déflation, c'est-à-dire à des périodes marquées à la fois par l'appréciation de la monnaie et le ralentissement des dépenses et des investissements. Il faudra alors relancer l'inflation. Celle-ci assainit les obligations d'État et de société et pousse les gens qui ont des liquidités à investir, car leur pouvoir d'achat ne cesse de diminuer. Comment stimuler l'inflation dans un climat déflationniste ? Uniquement en imprimant massivement de l'argent. Le gouvernement devra alors imposer des règles et les appliquer avec fermeté pour éliminer les facteurs qui ont entraîné l'augmentation exponentielle de la cupidité.

Ensuite, il est impératif de revenir à une politique de faible inflation et à des règles financières et monétaires qui favorisent des placements judicieux et des périodes courtes de prospérité suivies de récessions brèves. Fini les frénésies de sept ans !

BULLE IMMOBILIÈRE

Les prix de l'immobilier ont doublé entre 2002 et 2007. À long terme, ils ne peuvent augmenter qu'au rythme de l'inflation, auquel on ajoute le taux de productivité d'un pays. La hausse de l'inflation et de la productivité a été d'environ 30 % durant cette période. Les prix des maisons en 2007 étaient donc nettement surévalués par rapport à ceux de 2002.

stephen.jarislowsky@transcontinental.ca

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