Introductions en Bourse : panne sèche au Québec

Publié le 10/11/2010 à 00:00, mis à jour le 10/11/2010 à 15:27

Introductions en Bourse : panne sèche au Québec

Publié le 10/11/2010 à 00:00, mis à jour le 10/11/2010 à 15:27

Par Marie-Claude Morin

Soulignons que SNC-Lavalin prévoit ajouter TransAxio, sa filiale qui détient une participation dans l'autoroute 407, au compte des PAPE d'ici la fin de l'année. L'émission pourrait atteindre 945 M$.

La Bourse de croissance a bien accueilli sept émetteurs québécois de janvier à septembre, mais quatre d'entre eux sont des sociétés de capital de démarrage (SCD), soit des entités créées dans le but d'acquérir plus tard une entreprise privée et ainsi la rendre publique.

Outre les SCD, qui n'ont émis que pour 200 000 à 500 000 $ d'actions chacune, la récolte reste mince à la Bourse de croissance. Les trois autres émetteurs, deux sociétés minières et un fabricant d'équipements pour casino, se sont en effet partagé un total de 12,9 M$.

Certains émetteurs potentiels ont même fait demi-tour. C'est le cas du Groupe Atis, une entreprise de Longueuil qui possède des fabricants et distributeurs de portes et fenêtres comme Laflamme et Solarcan. La direction a déposé en mai un prospectus provisoire pour être inscrite à la Bourse de Toronto, en espérant récolter 120 M$, puis l'a retiré deux mois et demi plus tard en mentionnant l'incertitude et la volatilité des marchés.

D'autres entreprises auraient changé d'idée avant même de déposer un prospectus, nous ont confirmé des consultants.

Mince consolation, la récolte n'avait pas été meilleure en 2009. Dollarama avait été la seule société québécoise à réaliser un PAPE à la Bourse de Toronto.

" Les investisseurs n'ont d'appétit que pour les ressources ces temps-ci, alors que les entreprises québécoises oeuvrent davantage dans les secteurs industriels, de la technologie et de la santé ", commente Christian Cyr, de Gestion de portefeuille Natcan.

Un contexte défavorable aux premières émissions

L'intérêt des entreprises pour les marchés publics est légèrement revenu avec l'automne, mais reste nettement plus faible qu'à l'habitude, s'entendent les experts. Plusieurs facteurs expliquent la situation.

Premier coupable : le financement bancaire, peu cher et accessible. " Tant que les taux d'intérêt resteront au niveau actuel, il n'y a pas vraiment de raison d'aller sur les marchés ", souligne Clemens Mayr, associé chez McCarthy Tétrault.

En plus des banques qui ont ouvert leurs robinets, certains investisseurs institutionnels, comme la Banque de développement du Canada (BDC) et le Fonds de solidarité FTQ, ont lancé des programmes de financement par dette subordonnée, dit Louis Doyle, vice-président de la Bourse de croissance TSX. " Comme le véhicule est attrayant dans le contexte actuel, certaines entreprises ont reporté à plus tard l'évaluation d'un accès aux marchés publics. "

En fait, ce sont dans des secteurs déprimés en Bourse, comme les biotechnologies, que les entreprises manquent réellement de liquidités, ce qui décourage les nouvelles émissions, explique M. Mayr.

Pour d'autres entreprises, c'est plutôt le contraire : elles cherchent à déployer leurs capitaux et non pas à en lever, fait valoir Jean-René Ouellet, analyste principal, Groupe conseil en portefeuille, de Valeurs mobilières Desjardins. " Elles se sont tellement concentrées à assainir leur bilan et à maintenir leurs marges au cours des deux dernières années qu'elles cherchent maintenant à redéployer leur capital excédentaire. "

Les entreprises susceptibles de lorgner la Bourse, pour financer des projets de croissance par acquisition par exemple, se heurtent à un autre obstacle de taille : la peur de se tromper. Leurs courtiers aussi sont craintifs. " La pire chose qui puisse arriver à un courtier, c'est de dire "go" à un client et que celui-ci soit obligé de retirer son prospectus ", dit Jacques Lemay, professeur invité à HEC Montréal et ancien courtier.

Or, les fenêtres de marché s'ouvrent et se referment rapidement en ce moment. " Avec les signaux contradictoires sur les marchés, les investisseurs se montrent plus frileux ou plus patients dans leurs approches. Pour les petites émissions, ça peut être difficile de saisir les fenêtres de marché ", dit M. Doyle.

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