En effet, j’aurais pu gager que Bob Gainey ne ferait pas d’échange et cela en raison du même piège dans lequel de nombreux investisseurs tombent.

Il y a quelque temps, les Canadiens ont connu une période noire qui a culminé lors du congé forcé à leur vedette russe Kovalev. Au retour de ce dernier, le club a rebondi, gagnant quatre matchs d’affilée, améliorant considérablement ses chances de faire les séries.

C’est à la suite de cette bonne période que Bob Gainey devait décider s’il tentait ou non de renforcer son équipe à l’approche des séries éliminatoires en faisant un ou plusieurs échanges.

Il n’a pas bougé. On peut spéculer sur ses raisons, mais il est facile de penser que la bonne séquence récente de son équipe a influencé son jugement.

Or, c’est une grave erreur pour l’investisseur d’extrapoler l’expérience récente loin dans le futur. En 2000, plusieurs ont étiré les rendements récents de la Bourse jusqu’à très loin dans l’avenir. Ces gens ont ainsi acheté au pire moment, payant le plus cher possible.

Actuellement, celui qui extrapole les derniers mois est complètement paralysé et est même enclin à vendre sous le coup de la panique.

Au contraire, il devrait observer froidement les perspectives avec un horizon de 5 à 10 ans et acheter.

Il y a quelque chose dans l’être humain qui l’empêche de voir plus loin que le passé récent et cette tendance est à la base de nombreuses erreurs.

En passant, pour retourner à M. Gainey, le temps nous dira si son inaction a vraiment été une erreur. Souvent, en séries, un peu de chances et un gardien de but miraculeux peuvent faire la différence…

Qu’en pensez-vous ?