Quatre nouvelles règles pour les investisseurs en 2024

Publié le 09/01/2024 à 16:01

Quatre nouvelles règles pour les investisseurs en 2024

Publié le 09/01/2024 à 16:01

(Photo: Getty Images)

Malgré tous les avertissements, l’année 2023 s’est avérée excellente pour les investisseurs. La récession redoutée ne s’est pas matérialisée, alors même que la Réserve fédérale a relevé ses taux d’intérêt au plus haut niveau depuis plus de dix ans pour freiner l’inflation et que les tensions géopolitiques menaçaient de déstabiliser l’économie mondiale. Les actions et les obligations se sont envolées, l’indice Morningstar US Market progressant de plus 
de 25% sur l’année et l’indice Morningstar US Core Bond de près de 5,5%.

John Bellows, gestionnaire de portefeuille chez Western Asset Management, déclare que l’inflation est passée «d’un problème sérieux à la même époque l’année dernière à un problème inexistant aujourd’hui». Il s’agit là d’un changement radical, qui aura des effets considérables sur les marchés financiers dans les mois à venir.

«Les stratégies de portefeuille qui ont été très efficaces pendant les périodes d’inflation faible et stable peuvent à nouveau l’être», affirme-t-il. Voici ce que les investisseurs doivent savoir.

 

Les obligations sont de retour — pour de vrai cette fois

Les investisseurs ont passé une grande partie de l’année 2023 à se préparer à une troisième année consécutive de pertes sur le marché obligataire, les rendements s’étant envolés en même temps que les taux d’intérêt. Mais comme l’inflation a ralenti et que le marché a pris confiance dans le potentiel de réduction des taux de la Fed en 2024, les obligations se sont redressées au quatrième trimestre.

Les analystes s’attendent à ce que cette dynamique se poursuive au cours de la nouvelle année. Kristy Akullian, responsable de la stratégie d’investissement iShares chez BlackRock, explique que ce changement signifie que les investisseurs peuvent désormais s’intéresser aux investissements de longue durée (obligations d’une durée de cinq à sept ans) plutôt qu’aux obligations à plus court terme situées à l’extrémité courte de la courbe des rendements.

Selon Kristy Akullian, un environnement caractérisé par une baisse des taux d’intérêt et une faible inflation signifie que les obligations peuvent à nouveau jouer un rôle de diversification efficace au sein du portefeuille. Malgré une forte corrélation entre les actions et les obligations au cours des dernières années (ce qui signifie qu’elles montent et descendent ensemble), elle pense qu’une corrélation négative est «susceptible de réapparaître dans la conjoncture actuelle».

Cela est important pour les investisseurs, même lorsque les actifs à risque tels que les actions se portent bien. «Si quelque chose devait se produire» sur les marchés des actions, comme un choc géopolitique ou un effondrement brutal de la croissance économique, «vous disposez alors d’une diversification précieuse dans votre portefeuille», explique John Bellows.

 

L’argent liquide n’est pas roi

Les rendements des liquidités ont fortement augmenté au cours des deux dernières années, ce qui signifie que les investisseurs pouvaient obtenir des rendements décents sur leurs avoirs non investis. Mais comme les taux sont appelés à baisser (même s’ils ne sont pas aussi bas qu’au cours des quelque 15 dernières années), les stratèges s’accordent à dire que les investisseurs peuvent trouver de meilleurs moyens de faire fructifier leurs liquidités cette année. John Bellows souligne qu’au cours des périodes où l’inflation a baissé, ou lorsque la Fed a atteint la fin d’un cycle de hausse et réduit ses taux, les avoirs en liquidités n’ont surclassé les autres investissements que pendant de très courtes périodes. Ensuite, dit-il, les liquidités ont «considérablement sous-performé sur une plus longue période».

Aujourd’hui, les investisseurs «feraient mieux de capitaliser sur les rendements élevés actuels et de profiter ensuite de la baisse des rendements en augmentant un peu la durée ou le risque lié aux taux d’intérêt dans leur portefeuille», explique John Bellows.

Kristy Akullian ajoute que les investisseurs ne devraient pas attendre que la Fed commence à réduire ses taux pour augmenter la durée de leurs portefeuilles. Il pourrait s’écouler six mois ou plus avant que les réductions n’interviennent, même si le marché des contrats à terme sur obligations les attend dès le mois de mars. Les investisseurs ont donc tout le temps de profiter des rendements plus élevés aujourd’hui. Défaites-vous de vos liquidités, mais positionnez-vous», conseille-t-elle. «C’est notre message pour 2024».

 

Attendez-vous à une reprise plus vaste

Pendant la majeure partie de l’année 2023, les actions technologiques à forte capitalisation, soient les «Sept Magnifiques», ont engrangé la plupart des gains sur le marché boursier, dans un contexte où l’intelligence artificielle suscite un fort enthousiasme. Les analystes estiment que ce phénomène s’estompera quelque peu en 2024.

«Nous nous attendons à une reprise plus généralisée», déclare Kristy Akullian. Si 2023 a été l’année des mégacapitalisations technologiques «2024 pourrait être l’année de tout le reste».

Même si Jeff Buchbinder, stratégiste en chef chez LPL Financial, ne s’attend pas à ce que la domination des grandes entreprises technologiques disparaisse complètement en 2024, il se dit «conscient d’une évolution potentielle du marché vers davantage de choses qui fonctionnent et vers un marché moins dépendant de ces sept principaux titres».

Kristy Akullian indique que les actions bien aimées qui étaient à la traîne en 2023 en raison des taux d’intérêt élevés pourraient être prêtes à réaliser des gains considérables au cours de l’année à venir, à mesure que les taux baissent. Les petites capitalisations et les valeurs financières font partie de cette catégorie. Jeff Buchbinder surveille également les marchés internationaux.

 

… mais n’oubliez pas les actions de qualité

L’enthousiasme suscité par la perspective d’une baisse des taux d’intérêt pourrait pousser les actions vers un nouveau sommet, mais un ralentissement est encore très possible en 2024. Les effets décalés du cycle de resserrement de la Fed ne se sont peut-être pas encore manifestés et de nombreux économistes s’attendent à un ralentissement de la croissance.

Selon Kristy Akullian, les entreprises présentant des bilans solides et un faible effet de levier aideront les investisseurs à surmonter toute tempête potentielle. «Nous nous sentons toujours plus à l’aise lorsqu’un portefeuille est centré sur des actions de qualité, car ceci nous permet d’ajouter du risque ailleurs», dit-elle.

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