Rembourser l'hypothèque ? Un pensez-y-bien

Offert par Les Affaires


Édition du 13 Janvier 2018

Rembourser l'hypothèque ? Un pensez-y-bien

Offert par Les Affaires


Édition du 13 Janvier 2018

La plupart du temps, en effet, il n’y a pas d’urgence à rembourser un prêt hypothécaire sur sa résidence. Ça, c’est la version simple de l’histoire...

Étant donné le minuscule taux d'intérêt des dernières années, la question «Dois-je accélérer le remboursement de mon hypothèque ?» a perdu un peu de pertinence. La plupart du temps, en effet, il n'y a pas d'urgence à rembourser un prêt hypothécaire sur sa résidence. «L'argent travaillera plus fort ailleurs», disait-on. C'est ce qu'on appelle le coût d'opportunité : pourquoi s'empresser à payer une dette qui coûte 1,29 % en intérêt si je peux obtenir avec cet argent 5 % en l'investissant ailleurs ?

Ça, c'est la version simple de l'histoire. La réalité est un brin plus complexe. L'équation doit tenir compte d'autres facteurs qui peuvent brouiller les cartes. Avec quel type de revenu faut-il comparer le taux d'intérêt de l'hypothèque ? Avec des gains en capital ? Avec des dividendes ? Avec des revenus d'intérêt ? Tous ces revenus, sont-ils à l'abri de l'impôt à l'intérieur de CELI ou d'un REER ?

Pourquoi est-ce important ? Parce qu'il faut comparer le taux de l'hypothèque avec un rendement net.

Rajoutons une couche de complexité supplémentaire. Le marché boursier est cher et celui des obligations, non moins risqué dans un climat propice aux hausses des taux d'intérêt, ce qui pourrait amener certains investisseurs à faire preuve de plus de prudence. Ajoutons enfin que les hausses des taux qu'on vient d'évoquer se refléteront éventuellement dans les coûts d'emprunt, donc des hypothèques.

Soudainement, notre question devient plus intéressante.

Le taux d'intérêt pour une hypothèque fixe de cinq ans s'élève en ce moment à 2,59 %. Utilisons-le comme référence. Évidemment, un taux pareil ne surpasse pas celui d'un bon portefeuille à 100 % actions à long terme.

«Il faut comparer le remboursement de l'hypothèque avec la portion la plus prudente d'un portefeuille équilibré non enregistré, dont la partie à revenu fixe qui serait imposable», dit Daniel Laverdière, directeur principal, Planification financière et services-conseils chez Banque Nationale Gestion privée 1859.

«Pour battre 2,59 %, il faut un rendement en intérêt de plus de 5 %, car ce dernier sera imposé, note le spécialiste.»

Conclusion

Un investisseur prudent qui aurait un portefeuille non enregistré dont une partie est composée de titres à revenu fixe (obligations, CPG) aurait avantage à rembourser son hypothèque plutôt que de réinvestir dans des titres à revenu fixe.

Considérant qu'il est plus avantageux de rembourser son hypothèque que d'investir dans des titres à revenus fixes, une personne qui traînerait une hypothèque de 100 000 $ à côté d'un portefeuille non enregistré renfermant 100 000 $ d'actions et 100 000 $ en titres prudents se trouverait dans une situation plus risquée qu'il ne le croit.

«Si je disposais de mes titres à revenu fixe pour rembourser l'hypothèque, ce qui serait logique, je me retrouverais avec une maison payée et un portefeuille composé à 100 % d'actions, ce qui n'est pas la pondération idéale pour une personne au profil d'investisseur prudent», explique le spécialiste.

Mais retenez-vous ! Aucun prêteur ne vous permettra de rembourser intégralement une hypothèque de 100 000 $ sans vous infliger une pénalité. «En plus des remboursements réguliers, un prêteur a la possibilité de rembourser entre 5 % et 20 % du capital. Le plus souvent, c'est 15 %», explique Denis Doucet, porte-parole et formateur chez le courtier hypothécaire Multi-Prêt.

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