Voiture «reconditionnée», une bonne affaire?

Publié le 30/10/2015 à 07:05

Voiture «reconditionnée», une bonne affaire?

Publié le 30/10/2015 à 07:05

Par Véronique Champagne

Acheter une voiture accidentée puis reconditionnée, pour une fraction du prix, voilà ce que proposent certains concessionnaires québécois. À quoi devrait-on s’attendre quand on se tourne vers ce marché ?

« On fournit aux gens des photos de la voiture avant le reconditionnement pour qu’ils constatent les dommages qu’il y a eu et qu’ils comprennent les réparations qu’on a faites », dit Daniel Lessard, spécialiste de cette niche de marché depuis 35 ans. « La voiture est comme neuve ! » ajoute-t-il.

« La peinture n’est plus d’origine et les pièces sont remplacées par des pièces similaires, modère-t-il. Mais c’est un bon achat. La différence de prix s’explique surtout par la perte de la garantie du manufacturier. Nous, on ajoute à la garantie légale une garantie de six à neuf mois sur les réparations. »

Les véhicules gravement accidentés (VGA) : de provenance sûre ?

Précisons d'abord que tout VGA remis en circulation est d’abord soumis à un processus d’inspection de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

« On s’assure que chaque véhicule qui revient sur la route est sécuritaire », confirme Gaétan Bergeron, directeur de l’expertise et de la sécurité des véhicules à la SAAQ.

En 1991, la SAAQ a en plus lancé un programme de reconstruction des VGA, qui a ensuite servi d’exemple partout au pays. « On souhaitait appuyer les policiers dans leurs efforts pour contrer le vol automobile, le reconditionnement des voitures étant autrefois une voie pour "passer" des pièces ou des véhicules volés ou maquillés », ajoute M. Bergeron. Chaque pièce utilisée dans la réparation d’une voiture reconditionnée est désormais dûment répertoriée, factures à l’appui.

Le coût des véhicules reconditionnés

La principale raison qui pousse un acheteur vers un VGA ? Les économies. Or, au-delà du prix d’achat, il est important d’évaluer les autres coûts liés à l’acquisition d’une telle voiture avant d’y voir une bonne affaire. En particulier, le coût de l’assurance.

« La SAAQ confirme que le véhicule est en état de rouler, mais nous, comme assureur, on a trois inquiétudes qui jouent dans notre décision d’assurer une voiture ou non et dans la fixation de son tarif, dit Chantal Gagné, directrice principale Souscription corporative chez Desjardins Assurances. D’abord, la provenance du véhicule, à savoir s’il s’agit d’une voiture volée maquillée ; ensuite, les réclamations supplémentaires qu’on risque de recevoir et qui seraient plutôt liées aux vices précédents, et enfin, la dépréciation plus rapide de ces véhicules. »

« Il n’est pas possible de chiffrer la bonification d’une prime d’assurance selon un statut de VGA. C’est du cas par cas », ajoute Mme Gagné, qui recommande d’appeler son assureur avant de faire l’acquisition d’une voiture reconditionnée afin de faire évaluer correctement son coût d’assurance.

À TD Assurances, les VGA voient en général leur demande d’assurance refusée. « Il y a néanmoins des cas d’exception, dit Jean-François Tremblay, vice-président associé à TD Assurances. On demande alors, aux frais du client, un rapport d’authentification du Bureau d’assurance du Canada. »

S’ajoute à ce coût annuel le prix de la revente du véhicule qui sera sévèrement affecté, le bassin de clients intéressés à un VGA usagé étant très restreint.

Les précautions à prendre avant l’achat

En plus de l’appel à son assureur pour s’informer du coût annuel supplémentaire qu’on s’engage à payer en choisissant un VGA, il est aussi intéressant de demander le dossier d’historique du véhicule à la SAAQ ET à une société privée spécialisée (Carfax, CarProof, Autocheck…), comme mesures supplémentaires pour savoir exactement dans quoi on s’embarque.

Gaétan Bergeron y va d’une dernière recommandation : « Allez voir un garagiste compétent, en qui vous avez confiance, afin qu’il évalue l’état du véhicule. À la SAAQ, on procède strictement à une vérification mécanique qui assure la sécurité de la voiture. C’est de la responsabilité du consommateur d’entreprendre les démarches pour s’assurer qu’il fait un bon achat. »

 

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