BLOGUE. Près de 44% des consommateurs entre 14 et 34 ans songent à la valeur de revente d’un objet avec de l’acheter lorsqu’il s’agit d’appareils électroniques, de meubles et de vêtements, nous apprend The Intelligence Cassandra Report. Plus encore, les sites de revente, surtout d’objets de luxe, reçoivent régulièrement des appels de consommateurs voulant savoir quelle marque se vend le mieux sur leur site. Ces consommateurs appellent avant d’entamer leur magasinage ou pendant qu’ils se trouvent en magasin.
Voilà un casse-tête de plus pour les marques. Nous savions qu’il existait une hiérarchie des marques. Il en existe aussi une sur le «marché secondaire». Et celle-ci peut différer. Ce qui signifie qu’une marque très populaire jugée éphémère se vendra peut-être moins que sa concurrente no2, parce qu'elle se revend mal.
Acheter pour revendre, on connaissait déjà dans le marché immobilier. Certains acheteurs, plus cartésien que d’autres, évitent les caractéristiques trop tape-à-l’œil ou trop marquées de leur époque. Avant même d ‘acheter, ils songent au jour où ils poseront leur pancarte «à vendre». Le phénomène s’étendrait maintenant aux biens «non durables». Pourquoi ?
« «Certains consommateurs appellent les sites de revente avant d'acheter un article pour savoir quelles marques se revendent le mieux.» »
Pourquoi choisir un sac en main en fonction de sa valeur de revente?
1- L’occasion fait le larron : il existe un nombre incalculable de sites de revente pour tous les goûts. Ces sites sont de mieux en mieux organisés. Certains produisent même des «guides de la revente» pointant les articles plus susceptibles de trouver preneurs.
2- Réaction à la crise : les consommateurs deviennent plus prudents. Ils essaient d’étirer leurs dollars, même pour les biens de luxe.
3- Soulager sa conscience: acheter en sachant que notre produit aura une autre vie lorsqu’on s’en lassera rend la consommation plus «acceptable» financièrement, socialement et environnementalement. Cela s’inscrit dans l’esprit de l’économie circulaire.
Quel impact pour le commerce de détail?
Premier effet évident : les friperies ont la vie dure. Ces sites de revente, ce sont les friperies du 21e siècle. Et, malgré tout le charme que certaines friperies affichent, et le plaisir qu’on peut tirer à y magasiner, acheter en ligne n’a pas son pareil. Sans compter que les revendeurs tirent généralement un revenu plus élevé lorsqu’ils écoulent leur article en ligne plutôt qu’en magasin. Et qu’ils le vendent plus rapidement. Normal, une question d’achalandage.
Et les boutiques qui offrent ces objets? Elles peuvent ignorer le phénomène de la revente en ligne ou tenter d’en tirer parti. S’allier aux sites de revente les plus populaires, par exemple. Et surtout, y garder un œil pour suivre les objets et les marques qui ont la cote.
Ou, pourquoi pas, lancer de tels sites elles-mêmes. Savoir qu’on pourra revendre son sac Chanel sur le site de Chanel ou sur le site d’Holt Renfrew voilà qui pourrait venir à bout des dernières hésitations de certaines clientes. Évidemment, il faut une certaine audace de la part d'un pdg pour poser une geste qui ressemble à de la cannibalisation. Mais de l'audace, les détaillants en ont besoin.
Les façons de consommer évoluent. Les façons de vendre doivent suivre.
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