PME américaines : le syndrome «trop petites pour qu'on remarque»?

Publié le 19/01/2015 à 15:38

PME américaines : le syndrome «trop petites pour qu'on remarque»?

Publié le 19/01/2015 à 15:38

Par Diane Bérard

Les PME ont-elles besoin de leur propre agence de réglementation financière? Faut-il une SEC (Securities & Exchange Commission) pour les PME? La « vraie » SEC est-elle trop occupée à surveiller les institutions financières et empêcher les grandes entreprises de tomber pour empêcher les petits de se blesser? À force de se concentrer sur les dommages potentiels et les effets domino des gros (« too big to fail ») en a-t-on oublié les petits (« too small to notice ») ?

C’est ce que suggère l’investisseur américain Sherwood Neiss.


« À force de se concentrer sur les effets domino des gros (« too big to fail ») en a-t-on oublié les petits (« too small to notice »)? »

Neiss est bien connu des milieux politiques et économiques américains. Il lobby pour la légalisation du sociofinancement par actions (equity crowdfunding) pour faciliter le financement des PME et la croissance de l’économie. Petit rappel: le sociofinancement par actions permet à tous d’acheter, via internet, des titres de petites sociétés, jusqu’à un montant maximal par année établi par l’organisme de réglementation.

Certains pays permettent déjà le sociofinancement par actions. D’autres y songent. Au Québec, l’AMF a mené une consultation publique à l’automme 2014. On attend sa décision finale au printemps.

L’idée de Neiss est simple: il constate que de nombreuses agences gouvernementales se préoccupent de la réalité particulière des PME. Mais lorsqu’il est question de financement, la SEC en couvre trop large pour que les PME soient bien servies. Et si elles n'ont pas accès au financement dont elles ont besoin besoin, tant pis car leur chûte fait moins de bruit. C'est le syndrome « too small to notice when failing ».

Depuis la crise financière, la question du financement des PME revient souvent. Pas assez d’argent accessible, trop de paperasse à remplir, trop de barrières à l’entrée, etc.

Neiss établit la frontière à 250M$. Toute entreprise dont les revenus sont inférieurs à 250M$ serait confiée à la SEC des PME. On y traiterait davantage de marchés privés et de financement alternatif - comme le sociofinancement par actions - que de marchés publics.

Neiss soulève la question suivante: alors que l’économie peine à redémarrer, le rôle de la SEC doit-il toujours se limiter à la supervision des marchés et la protection des investisseurs ou doit-elle aussi contribuer à l’entrepreneuriat et la création d’emploi? En somme, les États-Unis devraient-ils créer une SEC « parallèle », plus audacieuse, centrée sur les PME?

Cela n’est pas sans risque. Mais il vaut peut-être mieux prendre les devants car les tendances de sociétés et la technologie poussent dans cette direction. Créer des plateformes de financement est devenu facile. Et plusieurs investisseurs cherchent d’autres avenues pour les placements que les « blue chips ». Une SEC "parallèle" pourrait s'avérer utile.

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