Le succès international n’est plus réservé qu’aux grandes entreprises

Publié le 11/09/2017 à 09:20

La Caisse de dépôt et placement du Québec n’est pas seulement un grand investisseur institutionnel sur le marché mondial des capitaux. Elle investit aussi dans les entreprises d’ici pour les aider à s’implanter à l’étranger. Son principal dirigeant au Québec explique pourquoi, de plus en plus, la Caisse s’intéresse aux PME à fort potentiel international.

Les entreprises vont chercher les occasions de croissance là où elles se trouvent. «Lorsque le taux de croissance est faible dans son marché d’origine, il est naturel qu’un entrepreneur regarde ailleurs, explique Christian Dubé, premier vice-président, Québec de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). La croissance rapide de plusieurs marchés étrangers, comme la Chine et l’Inde, a augmenté l’intérêt des PME québécoises pour l’exportation depuis une quinzaine d’années.»

Selon Christian Dubé, un deuxième facteur a contribué à ouvrir davantage les portes du monde aux PME québécoises: les investisseurs sont plus enclins à soutenir leur développement international.

L’attrait du marché mondial est particulièrement fort chez les jeunes gestionnaires, qui veulent voyager et sont ouverts à s’installer au moins temporairement à l’étranger. Cela peut donner à des entrepreneurs en fin de carrière l’occasion de passer la main à une nouvelle génération. La CDPQ encourage des plans de relève sur quelques années. Son investissement permet à l’entrepreneur de sécuriser une partie de son patrimoine, tout en donnant du carburant aux futurs dirigeants pour leur permettre de développer les marchés extérieurs.

C’est souvent l’acquisition d’une petite entreprise étrangère qui donne des ailes à nos PME. Rien qu’au cours des deux dernières années, les quelque 100 entreprises québécoises dans lesquelles la CDPQ détient une participation directe ont effectué une cinquantaine d’acquisitions hors Québec.

En encourageant l’internationalisation des entreprises québécoises, la CDPQ ne fait que suivre sa vocation d’investisseur. «Une entreprise qui connaît une bonne croissance crée de la valeur, constate Christian Dubé. Elle a plus de chances d’offrir un bon rendement à ses actionnaires. Comme investisseur, nous voulons être partenaires d’entreprises gagnantes.»

Les nouvelles PME se tournent plus rapidement vers les marchés étrangers

Mais l’accompagnement à l’international n’est pas qu’une affaire de capital. «On offre plus que du financement. Nous mettons notre réseau de bureaux à l’étranger au service des entreprises dans lesquelles nous investissons. Nos employés sur place les mettent en contact avec des partenaires et des clients», explique Christian Dubé. Il cite en exemple l’entreprise de réparation de carrosserie Fix Auto, de Blainville, qui a bénéficié de la présence de la CDPQ en Australie et en Chine pour s’implanter dans ces pays.

Longtemps identifiée au Québec inc. des grandes sociétés québécoises, la CDPQ souhaite maintenant accompagner la croissance des entreprises québécoises à toutes les étapes de leur développement. Elle fait beaucoup d’efforts auprès des petites et moyennes entreprises depuis quelques années – notamment en soutenant l’initiative Passeport PME depuis ses débuts. Ce programme, piloté par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et Québec International avec le soutien de plusieurs partenaires, vise à propulser les entreprises à fort potentiel sur les marchés extérieurs.

Pour se rapprocher plus particulièrement des start-ups innovantes et à fort potentiel international, la Caisse a créé il y a un ans l’Espace CDPQ. Il accueille aujourd’hui à la Place Ville Marie une dizaine de fonds de capital de risque et cinq organisations qui accompagnent les jeunes entreprises en croissance.

En même temps que cet espace physique, la Caisse a créé un Fonds Espace CDPQ doté de 50 millions de dollars. Ce fonds a notamment investi, en deux rondes de financement successives, dans Félix & Paul, une petite entreprise montréalaise qui s’est fait remarquer à l’international dans le domaine émergent de la réalité virtuelle.

Malgré cet appétit récent pour les jeunes entreprises à fort potentiel international, Christian Dubé ne sous-estime pas les efforts nécessaires pour sortir des frontières. «Le développement à l’international, ça prend du temps, rappelle-t-il. Il faut souvent au moins deux ou trois ans pour recueillir les premiers fruits. Les entrepreneurs doivent être patients. Aussi, ils ne devraient pas hésiter à chercher du capital pour se donner les moyens de leurs ambitions.»

 

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