Offensive québécoise dans le secteur automobile mexicain

Publié le 27/06/2022 à 00:01

Misant sur cette industrie en constante expansion, la Délégation générale du Québec à Mexico (DGQM) et Investissement Québec International (IQI) lancent une offensive commerciale visant ce secteur. « Notre stratégie vise à faire connaître les entreprises québécoises auprès des constructeurs automobiles et fournisseurs de premier rang présents au Mexique », explique la déléguée générale du Québec à Mexico, Stéphanie Allard-Gomez.

Le Mexique offre d’énormes potentiels dans le secteur automobile. Le territoire est le 4e plus grand producteur de pièces automobiles au monde et le 7e producteur mondial de véhicules motorisés. Selon l’Association mexicaine de l'industrie automobile, au cours des cinq dernières années, 20 % des investissements étrangers attirés par le pays étaient dirigés vers ce secteur, qui compte en fait plus d’une vingtaine de constructeurs et plus de 600 fournisseurs de premier rang. Tous les géants de l’industrie y ont des installations : Ford, Nissan, Mercedes-Benz, General Motors, Volkswagen et Toyota.

« L’expertise québécoise se situe exactement là où il y a un manque à combler, c’est-à-dire au niveau des fournisseurs de deuxième rang », précise Paul-Thomas Lacroix, directeur des affaires économiques d’IQI à la DGQM. Il faudrait près de 3 000 fournisseurs de deuxième rang pour répondre aux besoins de l’industrie. On en compte toutefois moins de 500. Les entreprises québécoises spécialisées en procédés de transformation de l'aluminium, de fonderie, de création de moules et d'injection plastique sont particulièrement recherchées. Le Québec peut aussi être un allié stratégique pour soutenir la transition vers l'électromobilité.

Rappelons-le, le Mexique est le 4e partenaire commercial du Québec au monde et le 1er en Amérique latine, avec des échanges commerciaux de plus 7 milliards de dollars en 2021.

Des chaines d’approvisionnement en restructuration

Cette démarche de la DGQM s’inscrit dans la stratégie de relance économique du gouvernement du Québec qui mise sur l’intégration des PME québécoises au sein des chaines d’approvisionnement internationales.

Le contexte s’avère particulièrement favorable. En effet, s’il peut être difficile de se tailler une place dans la chaine d’approvisionnement d’un produit déjà existant, les restructurations en cours offrent des occasions à saisir pour nos fournisseurs. En perturbant le commerce mondial, la pandémie de COVID-19 a rappelé aux entreprises l’importance de diversifier leurs fournisseurs, voire de s’en rapprocher. Le Mexique est un des pays qui bénéficie du phénomène de relocalisation qui s’observe depuis.

Le nouvel Accord Canada‒États-Unis‒Mexique (ACEUM), adopté en 2020, amène également l’industrie automobile à repenser ses chaines d’approvisionnement. L’attrait des constructeurs automobiles à l’égard du Mexique repose sur sa main-d’œuvre qualifiée, ses coûts de production compétitifs et surtout sur son emplacement stratégique en Amérique du Nord. En effet, 80 % des véhicules assemblés au pays sont destinés à l’exportation, principalement vers les États-Unis et le Canada. Pour avoir accès aux tarifs préférentiels qu’offre l’ACEUM, les constructeurs sont toutefois soumis à des règles exigeant que 75 % du contenu soit d’origine nord-américaine. Or, faute de fournisseurs locaux, plusieurs constructeurs se tournent vers les marchés étrangers, particulièrement vers l’Asie. Il existe donc un immense potentiel dans la substitution des importations.

« Le rehaussement des règles d’origine pour le secteur de l’automobile visait à encourager la production et l’approvisionnement en Amérique du Nord. C’est maintenant à nos entreprises d’en profiter », conclut Stéphanie Allard-Gomez.

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