Les scénaristes canadiens disent oui à un mandat de grève

Publié le 25/04/2024 à 14:45, mis à jour le 30/04/2024 à 15:28

Les scénaristes canadiens disent oui à un mandat de grève

Publié le 25/04/2024 à 14:45, mis à jour le 30/04/2024 à 15:28

Par Catherine Charron

Les négociations concernent non seulement leur rémunération, mais aussi leur protection vis-à-vis l’utilisation de l’intelligence artificielle. (Photo: 123RF)

Près d’un an jour pour jour après le début de la grève des scénaristes américains, voilà que leurs homologues canadiens pourraient bien leur emboiter le pas.

La Writers Guild of Canada, le syndicat qui représente près de 2500 scénaristes anglophones au pays dont au Québec, a annoncé que ses membres ont voté à 96,5% en faveur d’un mandat de grève si une entente n'est pas conclue avec la Canadian Media Producers Association.

C’est une mobilisation sans précédent, dit-on, 70,2% de ses artisans ayant participé au vote qui s’est échelonné sur une semaine. «C’est un moment charnière pour les scénaristes canadiens», écrit dans un communiqué la dirigeante du syndicat, Victoria Shen.

Les négociations concernent non seulement leur rémunération, mais aussi leur protection vis-à-vis l’utilisation de l’intelligence artificielle, des points litigieux similaires à ceux qui ont poussé les scénaristes américains à déposer leur crayon pendant près de cinq mois.

Les deux parties ne se sont toujours pas entendues sur le nombre minimal de scénaristes nécessaires à la production d’une série télé.

Le président de la Writers Guild of Canada, Alex Levine, a indiqué en entrevue avec le Globe & Mail que ses membres ne souhaitent pas bannir totalement le recours à l’intelligence artificielle. Ils souhaitent plutôt qu’elle ne soit pas utilisée à leur dépend à toutes les étapes de la création de contenu. Ils demandent également que son recours soit mentionné par la production.

Ce vote ne signifie pas pour autant que les scénaristes s’apprêtent à cesser de travailler, nuance-t-on dans le communiqué. Prêt à continuer les négociations, le syndicat démontre toutefois à la Canadian Media Producers Association le sérieux de ses demandes.

Ça fait maintenant près de cinq mois que l’Independent production agreement, la convention entre les deux parties, est échue.

 

Appuie de leurs homologues francophones

Dans un communiqué transmis à Les Affaires, la Société des auteurs en radio, télévision et cinéma (SARTEC) a indiqué qu'elle appuyait «sans réserve» les scénaristes anglophones.

Craignant néanmoins les conséquences d'une telle grève sur la production audiovisuelle au pays, la scénariste et présidente de la SARTEC Chantal Cadieux rappelle que leur «milieu est soumis actuellement à bon nombre de bouleversements. Plus que jamais, un dialogue social de qualité reconnaissant la valeur de chaque maillon de notre industrie est indispensable».

Pour sa part, le directeur général par intérim de la société, Laurent Dubois, espère que «le travail à la table des négociations pourra reprendre activement et déboucher sur des mesures qui prennent en compte les demandes légitimes des représentants de la WGC». Il réitère que l'adoption d'un tel mandat «démontre la détermination des artistes concernés à obtenir une amélioration significative de leurs conditions de travail.»

 

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