Les entrepreneurs à l'oeuvre pour contrer la pénurie de main-d'oeuvre

Offert par Les Affaires


Édition du 04 Mai 2019

Les entrepreneurs à l'oeuvre pour contrer la pénurie de main-d'oeuvre

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Édition du 04 Mai 2019

Par Pierre Théroux

À elle seule, la ­MRC de ­Drummond totalise environ 2 000 postes à pourvoir au sein de quelque 75 entreprises. Près de 69 % des emplois d’entre eux se trouvent dans le secteur manufacturier et 31 % dans le secteur commercial et des services. (Photo: Armatures Bois-Francs)

FOCUS CENTRE-DU-QUÉBEC. La bonne nouvelle : le Centre-du-Québec continue de se démarquer par son dynamisme économique alors que des entreprises multiplient les investissements pour s'agrandir ou s'automatiser, tandis que d'autres prennent leur envol ou s'installent dans les incubateurs. La mauvaise nouvelle : bon nombre d'entreprises de cette région, parmi les plus manufacturières du Québec, sont freinées dans leur élan par le manque de travailleurs.

Les nombreuses affiches «Nous embauchons», placardées en façade des entreprises de la région, témoignent de l'importance de la situation et de la difficulté à recruter. À elle seule, la MRC de Drummond totalise environ 2 000 postes à pourvoir au sein de quelque 75 entreprises. Près de 69 % de ces emplois se trouvent dans le secteur manufacturier et 31 % dans le secteur commercial et des services.

Le manque de main-d'oeuvre n'a pas empêché CGI d'annoncer, l'automne dernier, l'ouverture d'un centre d'excellence à Drummondville, qui devrait employer environ 300 personnes d'ici cinq ans. Cette implantation «nous permet de diversifier encore davantage notre tissu économique», se réjouit Martin Dupont, directeur général de la Société de développement économique de Drummondville (SDED).

D'autres entreprises, comme Canac (12 M$) et Kefiplant (10,6 M$), ont pour leur part investi dans l'agrandissement de leurs installations, pour porter à plus de 200 M$ les investissements industriels à Drummondville en 2018, et à plus de 1 milliard de dollars depuis cinq ans.

En début d'année, la SDED a accueilli dans son incubateur industriel une entreprise belge, Control A, qui se spécialise dans la décontamination des matériaux contenant de l'amiante. L'incubateur affiche d'ailleurs complet et l'un de ses locataires, Pancosma, vient d'investir 4 M$ pour la construction de son propre édifice.

Au premier rang

Le dynamisme économique est aussi au rendez-vous à Victoriaville. La municipalité s'est d'ailleurs classée au 1er rang des villes québécoises de taille moyenne (moins de 150 000 habitants), et 3e au Canada dans le plus récent classement des meilleurs endroits au Canada pour démarrer ou faire croître une entreprise, établi par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. La présence entrepreneuriale, les perspectives de croissance de même que les politiques mises en place par les administrations municipales en matière d'imposition et de réglementation des entreprises sont parmi les facteurs ayant contribué à cette performance.

«On a une bonne diversité d'entreprises et la Ville favorise la création de nouvelles grâce à une réduction de taxe qui réduit le fardeau fiscal et leur donne une meilleure chance de bien démarrer», précise Vincent Guay, directeur général de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région.

Du côté de Bécancour, on souhaite évidemment la fin du conflit de travail à l'aluminerie de Bécancour, qui dure depuis plus d'un an. Le Parc industriel et portuaire de Bécancour est toujours dans l'attente du lancement de plusieurs projets, notamment celui de construction d'une usine d'urée et de méthanol, qui représenterait des investissements de 1,3 G$ et créerait 200 emplois.

La Ville mise aussi sur l'aménagement d'un premier parc industriel municipal et l'implantation d'un incubateur qui favoriseront l'implantation d'entreprises dans les domaines des bioprocédés industriels, des technologies environnementales, des énergies renouvelables et des agrotechnologies, afin de compléter les secteurs de l'acier et de la métallurgie qui sont déjà bien représentés.

Recherche de travailleurs

Le problème de main-d'oeuvre reste un problème majeur pour les entreprises et les intervenants économiques de la région qui ne ménagent pas les efforts pour y remédier. «Le recrutement de la main-d'oeuvre est au coeur de nos préoccupations», indique Julie Biron, directrice du service Attraction de la main-d'oeuvre à la SDED, qui compte depuis l'an dernier quatre autres personnes qui se concentrent à plein temps à la recherche de travailleurs.

La SDED a multiplié les misions, tant à l'étranger qu'au Québec, pour trouver des travailleurs. La Chambre de commerce et d'industrie de Drummond a notamment joué la carte de la séduction auprès des immigrants qui vivent à Montréal, plus particulièrement. «On fait venir des autobus d'immigrants pour leur permettre de faire des visites et des entrevues dans des entreprises. On fait aussi un tour de la ville et des visites d'écoles», précise Yves Chabot, directeur de la Chambre de commerce et d'industrie de Drummond.

Les entreprises peuvent aussi compter sur Le_SAE Centre-du-Québec. Ce regroupement des services aux entreprises des trois commissions scolaires de la région a lancé, en début d'année, le programme STAFF qui vise à favoriser le recrutement et l'intégration de travailleurs souvent ignorés, notamment des décrocheurs ou des personnes handicapées.

«Il y a un important bassin inexploité de travailleurs non diplômés ou atypiques», note Johanne Lachapelle, directrice au SAE Centre-du-Québec. L'organisme travaille à recruter des anciens étudiants qui, pour diverses raisons, n'ont pas fini leur parcours de formation professionnelle et désireraient suivre une formation de courte durée qui leur donnerait un meilleur emploi. Une douzaine d'entreprises ont déjà montré leur intérêt à participer à ce projet pilote qui souhaite mobiliser 50 entreprises.

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