Mieux que des millions
En deux semaines de négociations, l'investisseur américain et la PME se sont entendus sur le montant à investir et sur les parts de l'entreprise à céder. LightSpeed a alors reçu 30 millions de dollars d'Accel et 5 millions de dollars du fonds montréalais iNovia Capital. Dax Dasilva restait actionnaire majoritaire, avec un pourcentage gardé confidentiel.
«Les investisseurs sont venus parce qu'ils comprenaient que tous les détaillants, qu'ils vendent des motos, des jouets ou des skates, voudraient faire vivre à leur clientèle une expérience similaire à celle des Apple Stores et qu'ils avaient besoin d'un système qui les propulse dans l'ère numérique. Et nous, nous avons compris que pour garder notre avance technologique et devenir leader dans le marché, sur iPad et sur tous les appareils mobiles, il fallait plus de ressources.»
Au cours de la première année qui a suivi le financement initial, LightSpeed n'a pas dépensé un sou des 35 millions de dollars récoltés. Mais elle a mis à profit l'expertise et l'expérience de ses nouveaux partenaires pour solidifier son équipe, développer des relations et améliorer ses processus.
«Ces gens-là ont travaillé avec les meilleurs du monde, alors ils pouvaient nous apporter beaucoup. Dans la deuxième année, nous avons fait une acquisition (MerchantOS) qui n'aurait pas été possible sans investissement», croit l'entrepreneur de 37 ans, originaire de Vancouver. L'acquisition a permis à LightSpeed d'élargir son offre, jus-qu'alors limitée aux produits Apple, à tous les ty-pes d'appareils.
Croissance accélérée
L'investissement d'Accel Partners et d'iNovia Capital a été un accélérateur puissant pour l'entreprise. En deux ans, le nombre d'employés est passé de 53 à 201, et les clients, de 700 à 19 000 magasins. Les trois quarts des clients de la techno montréalaise se trouvent aux États-Unis, 12 % au Canada et le reste, surtout en Australie et au Royaume-Uni.
Heureux de cette croissance rapide, Dax Dasilva dit qu'il irait probablement chercher des investisseurs plus tôt dans l'aventure s'il devait démarrer une autre boîte. Mais il ne regrette pas pour autant d'avoir bâti LightSpeed avec ses propres ressources pendant sept ans.
«Je continue de penser que c'est une bonne idée de passer quelques années à construire son entreprise assez solidement pour qu'elle vive de ses ventes. LightSpeed a ainsi eu le temps de se construire une identité forte, qui existe toujours, même si nous avons quatre fois plus d'employés qu'il y a deux ans.»