Les marchés se cherchent une direction

Publié le 02/09/2009 à 16:15

Les marchés se cherchent une direction

Publié le 02/09/2009 à 16:15

Par Olivier Schmouker

Bloomberg

Les marchés nord-américains ont oscillé entre le rouge et le vert toute la journée, au lendemain d’une lourde chute.

À 16h, l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto progressait de 11 points, à 10 701 points.

À Wall Street, le Dow Jones reculait de 29 points, à 9 280 points, le S&P/500 de 3 points, à 994 points, et le Nasdaq de 1 point, à 1 967 points. La veille, la plupart des indices avaient perdu entre 2 et 3%.

Ce mouvement de yo-yo peut s’expliquer par la divulgation de statistiques mitigées. «Le matin, les chiffres de l'emploi d'ADP, qui surviennent deux jours avant les chiffres officiels, ont surpris les investisseurs. Et l'après-midi, les minutes de la Fed ont révélé certaines inquiétudes de ses dirigeants, en particulier en matière d'emploi», dit Michel Pelletier, premier vice-président, titres à revenus fixes, d'Investissements Standard Life.

La Fed craint le moindre choc économique

Ainsi, les dirigeants de la Réserve fédérale (Fed) ont joué de prudence dans les minutes de la réunion du Comité de politique monétaire, en indiquant que la fin de la récession était en vue, mais que l’économie américaine était «vulnérable au moindre choc».

La Fed considère que «la baisse de l'activité économique américaine était en train de s'achever» et que la croissance devrait reprendre «lentement au cours du second semestre». Mais elle souligne que l’économie demeurera fragile, sensible à tout choc qui pourrait survenir.

Après la réunion, Ben Bernanke, le président de la Fed, a confié aux médias que les perspectives de reprise étaient «bonnes à court terme», même si de «gros défis» devaient être surmontés en chemin.

Quels défis? L’emploi, surtout. Les minutes indiquent que «la situation du marché de l'emploi reste un motif d'inquiétude». «Bien que les dernières données montraient que le rythme de baisse de l'emploi était en train de ralentir de manière appréciable, les licenciements restaient non négligeables», est-il écrit.

La Fed a déjà annoncé que le taux de chômage, à 9,4% à la fin de juillet, risquait d'atteindre 10% d'ici à la fin de l'année, et de ne commencer à baisser que tardivement en 2010.

L’emploi se dégrade toujours aux États-Unis

De fait, les Etats-Unis ont vu en août la destruction de 298 000 emplois dans le secteur privé non-agricole, selon le cabinet ADP. Certes, ce sont les plus faibles destructions depuis septembre 2008, mais elles sont tout de même supérieures à ce qu’attendaient la plupart des analystes américains.

Les experts d’ADP estiment que, même si l’on assiste actuellement à une relative stabilisation de l’économie américaine, l’emploi devrait continuer de décliner dans les prochains mois.

De surcroît, une étude de la firme Challenger Gray & Christmas montre que, sur les huit premiers mois de l’année 2009, les suppressions de postes annoncées dans les grandes entreprises américaines ont été au nombre de 1,07 million, soit 60% de plus que durant la même période de l’année précédente.

Cela étant, la même étude indique une amélioration récente de la situation : les annonces de licenciements ont reculé de 21% au mois d’août, à 76 000. Il s’agit du deuxième plus petit nombre depuis janvier dernier. En juillet, le chiffre avait progressé d’un seul coup de 31% par rapport à juin, à 97 000.

Hausse surprise des réserves de pétrole américaines

Par ailleurs, les réserves américaines de pétrole brut, hors réserve stratégique, ont augmenté durant la semaine qui s'est terminée le 28 août de 0,4 million de barils, à 343,4 millions de barils, selon le département de l'Énergie. Ce résultat prend à contre-pied la plupart des analystes américains, qui tablaient sur une baisse de 600 000 barils.

Quant aux réserves d'essence, elles ont baissé de 3 millions de barils, alors que le consensus tournait autour du chiffre de 900 000.

En fin de journée, le baril de pétrole brut perdait un peu moins de 2 dollars, à 68,10 dollars américains, au Nymex.

Les entreprises regagnent en productivité

La productivité des entreprises américaines non-agricoles a augmenté au deuxième trimestre de 6,6% en glissement annuel, selon le département du Travail. C’est la progression la plus élevée depuis près de six ans. Il va sans dire que celle-ci a dépassé les attentes de la plupart des analystes américains.

À noter que le sous-indice des coûts unitaires du travail, qui traduit souvent des pressions inflationnistes, ont baissé au deuxième trimestre de 5,9% aux Etats-Unis. C’est le plus fort recul depuis… neuf ans!

Fin de la spirale baissière de l’industrie automobile ?

Autre nouvelle encourageante : des constructeurs automobiles ont vu leurs ventes augmenter durant le mois d’août. Cela faisait deux années qu’une telle chose n’était plus arrivée.

Ainsi, 1,26 million de véhicules neufs ont été vendus en août chez nos voisins du Sud, ce qui correspond à une progression de 1% en glissement annuel, et à la première hausse depuis octobre 2007.

Hyundai a enregistré une hausse de ses ventes de 47%, Ford de 17%, Honda de 10% et Toyota de 6%. En revanche, les ventes mensuelles de Chrysler et de General Motors ont dégringolé respectivement de 15 et 20%.

L'once d'or gagne 22 $ US

«Toutes ces nouvelles ont soufflé le chaud et le froid sur les marchés boursiers, si bien qu'il n'y a eu aucune direction claire durant toute la journée. Le même scénario devrait se produire demain, jusqu'à ce qu'on ait les chiffres officiels de l'emploi aux États-Unis, vendredi», dit M. Pelletier, d'Investissements Standard Life.

À Wall Street, l'once d'or bondissait de 22 dollars, ou 2,30%, à 979 dollars américains.

Simultanément, les producteurs d'or canadiens ont vu leurs actions grimper à la Bourse de Toronto : Barrick Gold de 6,8%, à 41,25 dollars, et Goldcorp de 7,1%, à 42,80 dollars. De manière générale, les producteurs de matières premières, qui représentent 18% de l'indice S&P/TSX, ont progressé de 4,9% dans la journée.

Quant à la devise canadienne, elle s'échangeait contre 90,58 cents américains.

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