La Bourse canadienne s'est distinguée dans le rouge alors que Wall Street a légèrement monté mercredi, les investisseurs étant plutôt rassurés sur les intentions de la Réserve fédérale (Fed) après la publication des minutes de sa dernière réunion de politique monétaire.

De son côté, la Banque du Canada a comme attendu maintenu mercredi son taux directeur à 0,50%, invoquant des "incertitudes" entourant les perspectives économiques mondiales et canadiennes. 

La banque note néanmoins que l'économie mondiale «continue à gagner en vigueur» et estime que «la croissance va se raffermir et se généraliser» dans les prochains mois.

Voici l'état de la situation

S&P/TSX -0,37% à 15 419 points
S&P 500 +0,25% à 2404 points
Dow Jones +0,36% à 21 012 points
Nasdaq +0,40% à 6163 points
Dollar canadien +0,76% à 0,7455 $US
Once d'or +0,24% à 1258 $US
Barile de pétrole  -0,39% à 51,27 $US

«Aujourd'hui, la grosse actualité, c'était la publication des minutes de la Fed et le marché a plutôt apprécié ce qu'elle avait à dire», a résumé Bill Lynch, de Hinsdale Associates.

Dans ce compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire, début mai, la banque centrale américaine a confirmé son intention de relever «bientôt» ses taux pour la seconde fois de l'année, même si elle s'est abstenue de mentionner une date précise.

M. Lynch jugeait «un fait acquis» que cette hausse aurait lieu lors de la réunion du mois prochain et estimait que Wall Street s'était plutôt concentrée sur les intentions de la Fed quant à la réduction à son bilan des actifs hérités de sa politique très accommodante du début des années 2010.

«Les investisseurs ont applaudi une approche qui semble très progressive», a-t-il précisé.

Pour le reste, l'actualité économique américaine s'est résumée à l'annonce d'une baisse plus marquée que prévu des reventes de logements en avril, qui n'a guère affolé les marchés.

«Ce qui est intéressant, ce n'est pas ce qui se passe sur le marché, mais ce qui ne se passe pas», a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

«En ce moment, il se passe des tas de choses, que ce soit politique, géopolitique, économique, et on voit que rien n'a d'emprise sur les marchés financiers».

Rappelons aussi que Moody's a infligé à la Chine le premier abaissement de sa note depuis 28 ans. En réduisant sa note de «Aa3» à «A1» avec une perspective stable, l'agence de notation a estimé que «la solidité financière de la Chine va quelque peu s'éroder au cours des années qui viennent, le volume total de la dette continuant à grossir tandis que le potentiel de croissance ralentit».

A part un bref trou d'air voici une semaine, largement attribué à une accélération des polémiques autour du président Donald Trump, les échanges sont dans l'ensemble très calmes à Wall Street ce mois-ci, les indices restant proches de leurs plus hauts niveaux historiques. 

Titres en action

Dans les À surveiller ce mardi, notre spécialiste boursier François Pouliot a épinglé quelques recommandations susceptibles de faire bouger les titres de Jean Coutu, CGI et Lowe's.

Les banques dévoilent leurs résultats au coeur de craintes sur l'immobilier. La Banque de Montréal (BMO) ouvre le bal des publications ce mercredi. Le bénéfice net de BMO a augmenté de 28% au deuxième trimestre, à 1,25 milliard $ ou 1,84 $ par action. Son bénéfice ajusté s'est amélioré de 12 pour cent à 1,29 milliard $ ou 1,92 $ par action. Ses revenus trimestriels sont passés de 5,1 milliards $ l'an dernier à 5,7 milliards $ cette année. Même si les résultats de la Banque de Montréal ne s’avèrent pas nécessairement représentatifs de son industrie, le bal des résultats démarre du mauvais pied.

Suivront jeudi la Banque Royale (RY), la Banque TD (TD) et la CIBC (CM). La Banque Scotia fera rapport le 30 mai. Après avoir trébuché de leur piédestal boursier depuis le mois de mars, les banques reprennent du mieux, les investisseurs flairant les résultats encore solides attendus pour leur deuxième trimestre. Lire Banques: à quoi s'attendre à mi-année? .

Un changement de la garde à la tête de la division canadienne de pièces de rechange automobiles d’Uni-Sélect  (UNS) reçoit  un accueil divergent de deux analystes.

Home Capital Group (HCG) a annoncé avoir tiré cette semaine une autre tranche de 250 millions $ de sa ligne de crédit d'urgence pour rembourser des billets de dépôt qui venaient à échéance mercredi.

Parmi les valeurs américaines, le laboratoire pharmaceutique Merck, membre du Dow Jones, a gagné 0,59% à 64,93 dollars après le feu vert des autorités américaines à la mise sur le marché d'un anti-cancéreux, le Keytruda, une première car il cible des tumeurs ayant un profil génétique spécifique et non pas l'organe atteint.

Le producteur de gaz industriels Praxair a gagné 1,77% à 132,27 dollars après avoir franchi une nouvelle étape dans son projet de fusion avec l'allemand Linde.

La chaîne de magasins Lowe's, spécialiste de l'aménagement, a perdu 3,02% à 79,85 dollars après avoir annoncé une nette baisse de son bénéfice net au dernier trimestre. 

Le joaillier Tiffany a annoncé des ventes trimestrielles décevantes, en raison d'une baisse des dépenses de touristes aux Etats-Unis, ce qui a fait chuter son titre de 8,71% à 85,03 dollars.

Advance Auto Parts, vendeur de pièces détachées pour l'automobile, a cédé 5,43% à 133,02 dollars après une baisse de ses ventes et bénéfices trimestriels.

En revanche, The Container Store, chaîne spécialisée dans les récipients divers et variés (poubelles, placards, sacs de voyage...), s'est envolée de 32,53% à 5,50 dollars après avoir démultiplié son bénéfice net au dernier trimestre.

Outre-Atlantique, les profits annuels de Marks and Spencer (MKS) ont été une fois de plus entravés par son activité de vêtements, mais aussi par les coûts d'une restructuration que l'enseigne britannique a mis sur les rails pour se relancer.

Le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher (KGF) chutait mercredi à la Bourse de Londres, pénalisé par une activité toujours déprimée en France où il possède Castorama et Brico Dépôt.

Le premier groupe bancaire russe Sberbank (SBER) a publié mercredi un bénéfice net en hausse de 41% sur un an au premier trimestre sous l'effet d'une progression de ses revenus et d'une baisse des coûts liés au risque, sur fond de reprise économique.

Les cotations de Safran (SAF) et Zodiac Aerospace (ZC) ont été suspendues mercredi à la Bourse de Paris dans l'attente d'une annonce sur l'offre publique d'achat lancée par le motoriste aéronautique sur l'équipementier en janvier dernier. Le rapprochement a été approuvé à l'unanimité par les conseils d'administration des deux groupes, à un prix d'achat de Zodiac Aerospace revu à la baisse à 25 euros par action, ont annoncé mercredi les deux groupes.