Bourse: la géopolitique joue à nouveau des tours

Publié le 30/05/2017 à 09:42, mis à jour le 30/05/2017 à 17:17

Bourse: la géopolitique joue à nouveau des tours

Publié le 30/05/2017 à 09:42, mis à jour le 30/05/2017 à 17:17

Par lesaffaires.com

Les Bourses nord-américaines ont légèrement baissé mardi. Les indices ont marqué le pas sur fond de recrudescence des inquiétudes géopolitiques alors que Wall Street reprenait les échanges après un week-end de trois jours.

À Toronto, le baromètre des actions s'est laissé emporter par le déclin des entreprises du secteur énergétique. Le compartiment qui représente un cinquième de la pondération de l'indice a d'ailleurs signé le recul sectoriel le plus net (-2,37%), aux côtés de 6 autres en baisse sur dix.

Voici l'état de la situation

S&P/TSX -0,32% à 15 372 points
S&P 500 
-0,12% à 2412 points
Dow Jones -0,24% à 21 029 points
Nasdaq -0,11% à 6203 points
Dollar canadien -0,08% à 0,7426 $US
Once d'or -0,48% à 1262 $US
Barile de pétrole -0,50% à 49,55 $US

«Ce sont des petites baisses après une semaine qui a vu le S&P et le Nasdaq finir à des plus hauts», a expliqué Bill Lynch de Hinsdale Associate.

«Le marché abandonne juste une partie de ses gains, il y a un peu de prises de bénéfices», a-t-il continué.

Les marchés new-yorkais étaient fermés lundi pour le «Memorial Day» et les investisseurs sont revenus prudemment aux affaires après une bonne semaine durant laquelle la Bourse de New York était remontée à ses plus hauts niveaux.

«Les échanges sont calmes après un long week-end et il y a probablement pas tant de traders que cela à leur bureau aujourd'hui», a ajouté Jack Ablin de BMO Private Bank.

Le contexte géopolitique revenait sur le devant de la scène avec le tir d'un missile nord-coréen au cours du week-end, le retour difficile du président américain Donald Trump à Washington, marqué par des tensions avec l'Allemagne, ou encore la possibilité d'élections anticipées en Italie.

Des prix du pétrole en berne depuis que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres pays dont la Russie ne sont pas allés plus loin qu'une prolongation très attendue de neuf mois des quotas de production imprimait également une tonalité négative à la Bourse.

Sur le front des indicateurs, les dépenses des ménages aux États-Unis ont accéléré en avril. Un bon signe pour la consommation, moteur traditionnel de l'économie américaine, à peine nuancé par un léger recul de la confiance des consommateurs en mai selon l'indice du Conference Board.

Les prix des logements aux Etats-Unis ont accéléré leur progression en mars, selon l'enquête Case Shiller mais l'inflation sur un an a ralenti pour le deuxième mois d'affilé, s'affichant à 1,7% en avril selon l'indice PCE.

«Nous nous attendons à ce que la tendance reparte bientôt à la hausse», a estimé Jim O'Sullivan de HFE dans une note.

Une responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed) a estimé mardi qu'il était «raisonnable» de prévoir de nouvelles hausses des taux d'intérêt américains alors que la croissance «devrait rebondir» au 2e trimestre.

«Il est raisonnable de conclure qu'il sera probablement approprié de rendre bientôt la politique monétaire moins accommodante», a affirmé dans un discours à New York, Mme Lael Brainard, gouverneur de la Fed. Le Comité monétaire de la Banque centrale, qui a laissé ses taux inchangés en mai, se réunit les 13 et 14 juin prochains.

Titres en action

La Banque Laurentienne (LB) a vu ses profits nets fléchir au premier trimestre, période au cours de laquelle l'institution financière a inscrit des charges de restructuration et d'ajustement totalisant plus de 7 millions $. Elle a affiché mardi un bénéfice net de 44,6 millions $, ou 1,19 $ par action, par rapport à 45,7 millions $, ou 1,43 $ par action, à la même période il y a un an. Pour la période de trois mois terminée le 30 avril, ses revenus se sont établis à 238,8 millions $, en progression de cinq pour cent, stimulés notamment par l'acquisition des activités canadiennes de CIT Group réalisée l'an dernier. Lire notre analyse Banque Laurentienne: son virage fait ignorer le trimestre.

L'action de Kinder Morgan Canada (KML) a terminé à sa première journée d'inscription à la Bourse de Toronto en territoire négatif, alors que régnait une certaine incertitude politique quant à l'avenir du projet phare de l'entreprise, soit l'expansion de l'oléoduc Trans Mountain. Lire Entrée en Bourse faiblarde pour Kinder Morgan.

Bien connue pour ses comptoirs dans les foires alimentaires, Bento Sushi confirme la rumeur et entre en Bourse par l'entremise d'une émission estimée à 100 millions de dollars. Bento Sushi, qui a débuté avec un seul comptoir au centre-ville de Toronto en 1996, compte aujourd’hui 569 établissements et vend ses sushis emballés dans 1598 points de vente situés notamment en épicerie, des deux côtés de la frontière. Lire La rivale de MTY Bento Sushi s’en va en Bourse.

La Banque Scotia (BNS) annonce mardi que son bénéfice net du deuxième trimestre de l'exercice 2017 s'est établi à 2,061 millions $, ou 1,62 $ par action, comparativement à 1,584 millions $, ou 1,23 $ par action au trimestre correspondant de 2016. Le rendement des capitaux propres s'est élevé à 14,9 pour cent alors qu'il s'était établi à 12,1 pour cent à la période correspondante de l'exercice précédent. Au cours du deuxième trimestre de l'exercice 2016, la Banque avait dû comptabiliser une charge de restructuration de 278 millions $, après impôt.

Saputo(SAP, 43,62$) va dévoiler ses résultats du quatrième trimestre ce jeudi. Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux, anticipe que la multinationale montréalaise dévoilera un bénéfice de 0,46$ par action, moins que les 0,48$ l'action attendus en moyenne par l'ensemble des analystes. Il y a du bon et du moins bon pour les résultats de Saputo, note M. Howlett. D'un côté, les prix des produits laitiers se sont raffermis, mais de l'autre, les devises joueront un rôle défavorable. L'analyste réitère sa recommandation neutre et sa cible de 47$ pour le titre.

Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, présente ses premières prévisions pour les résultats du premier trimestre de Dollarama(Dol, 122,17$). Il anticipe un bénéfice de 0,78$ par action, comparativement à 0,68$ l’action à la même période l’an dernier. Il prévoit des recettes de 713M$. Au cours du premier trimestre, l’exploitant de magasins aurait racheté pour 1,7 million d’actions pour une somme de 181M$. À surveille, l’arrivée des cartes de crédit dans certains magasins de Colombie-Britannique, d’Alberta et du Nouveau-Brunswick. L’analyste réitère sa recommandation surperformance et sa cible de 122$.

Boyd Group Income Fund(BYD.UN, 98,56$) a réalisé sa plus importante acquisition, laquelle devrait mousser sa croissance et ses marges bénéficiaires. Le spécialiste de la carrosserie a mis la main sur Assured Automotive, pour 193,6M$. Steve Hansen, de Raymond James, qualifie de solide cette entente. Il fait passer sa cible pour le titre de 100$ à 110$ et réitère sa recommandation surperformance.

Amazon à 1000$, vaut deux fois Wal-Mart

Parmi les valeurs américaines, l'action du géant du commerce en ligne Amazon a fait une incursion inédite au-dessus du seuil symbolique de 1.000 dollars, avant de céder un peu du terrain conquis pour finir en hausse de 0,09% à 996,70 dollars.

Le groupe spécialisé dans la peinture PPG (-0,71% à 106,48 dollars), a affirmé lundi dans un communiqué continuer d'envisager un rachat de son concurrent néerlandais AkzoNobel. La justice des Pays-Bas a rejeté la requête d'un fonds activiste pour forcer AkzoNobel à tenir une assemblée générale de ses actionnaires pour considérer son offre de rachat. 

La banque d'affaires Goldman Sachs était mardi dans le collimateur de manifestants après avoir confirmé le rachat de dette vénézuélienne, apportant une bouée d'oxygène importante au gouvernement Maduro au moment où s'intensifie la révolte locale. Son titre a perdu 1,96% à 218,42 dollars.

La banque Citigroup a perdu 0,69% à 61,64 dollars après l'annonce de la cession d'activités dans l'analyse et les indices dédiés aux obligations à l'opérateur de marchés London Stock Exchange (LSE) pour 685 millions de dollars.

Concernant les titres outre-Atlantique, le groupe IAG, maison mère de British Airways, s'est distingué par un net recul (-1,38% à 605,50 pence), même s'il a finalement limité la casse après avoir chuté de 4,5% dans les premiers échanges. La compagnie aérienne British Airways voit un retour à la normale mardi sur ses vols au départ de l'aéroport de Heathrow après trois jours de retards et d'annulations, qui devraient être très coûteux pour la compagnie aérienne britannique et entacher sa réputation.

 

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