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La guerre commerciale reste une des principales préoccupations des marchés. Elle se joue sur de multiples fronts. Comment les choses vont-elles tourner? Les investisseurs l'ignorent et évitent donc les prises de risques. Néanmoins, la Bourse de New York s'oriente également vers une ouverture en hausse.

Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average, qui donne sa tendance, prenait 0,41%. Celui de l'indice élargi S&P 500 progressait de 0,46%, tandis que celui du Nasdaq, à dominante technologique, gagnait 0,36%.

«Les marchés actions évoluent à des niveaux plus élevés ce matin étant donné que les opérateurs sont désireux de saisir des actions relativement bon marché», a commenté David Madden, un analyste de CMC Markets.

Toutefois, «comme les tensions commerciales ne se sont pas dissipées, l'optimisme ne durera peut-être pas longtemps», a-t-il ajouté.

Contexte

L'Union européenne a lancé vendredi sa contre-offensive dans le conflit commercial qui l'oppose à Donald Trump en imposant des droits de douane additionnels sur des dizaines de produits américains, comme les jeans, le bourbon ou les motos. 

Ces nouvelles taxes, officiellement entrées en vigueur vendredi à 0H00 heure de Bruxelles, se veulent la réponse des Européens aux taxes de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium imposées par les Etats-Unis à la plupart des pays du monde, dont certains de ses alliés.

Dans un contexte, déjà marqué par les tensions entre la Chine et les États-Unis, le spectre d'une guerre commerciale mondiale commence à se dessiner.

Le risque est d'autant plus grand que Donald Trump envisage aussi de taxer les automobiles étrangères ce qui porterait tout particulièrement préjudice aux constructeurs japonais et allemands.

«Nous avons vu avec Daimler l'impact des tensions commerciales sur les ventes», a expliqué Greg McKenna, stratégiste chez AxiTrader.

Daimler a en effet abaissé ses prévisions de résultats mercredi en raison du conflit commercial, entrainant un plongeon de 4,32% du titre au cours de la séance de jeudi.

À l'instar du Japon, la Russie a informé l'OMC qu'elle était prête à des mesures de représailles.

À l'étranger

Les Bourses de Hong Kong, de Shanghai et de Shenzhen ont terminé en hausse vendredi malgré l'escalade des tensions commerciales entre la Chine les États-Unis. et l'Union européenne

L'indice composite hongkongais Hang Seng a progressé de 0,15%, soit 42,65 points, à 29.338,70 points. Il a cependant perdu 3,18% au cours de la semaine.

À la Bourse de Shanghai, l'indice composite a gagné 0,49%, soit 13,95 points, à 2.889,76 points. dans un volume d'affaires de 127,2 milliards de yuans (16,80 milliards d'euros). Il a enregistré une chute hebdomadaire de 4,37%. 

De son côté, la Bourse de Shenzhen a progressé de 1,21%, soit 19,06 points, à 1.597,39 points, dans un volume d'échanges de 172,1 milliards de yuans (22,71 milliards d'euros). Son indice a dévissé de 5,57% sur la semaine.

Le secteur pétrolier a poursuivi sa chute malgré le net rebond de l'or noir en Asie, les investisseurs s'inquiétant de la proposition russe et saoudienne d'augmenter la production lors de la réunion des ministres de l'Opep à Vienne vendredi et samedi. 

En Chine continentale, les places financières ont terminé en hausse portées par l'espoir de prises de mesures financières favorables aux entreprises.

«Ces bonnes nouvelles ont joué un rôle important dans la stabilisation du marché aujourd'hui», a expliqué Li Daxio, analyste chez Yingda Securities. «Son effet est positif pour résoudre les problèmes de financement pour les petites entreprises».

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini en nette baisse de 0,78% vendredi, heurté par le regain du yen face au dollar et à l'euro, sur fond de statistiques mitigées aux Etats-Unis et de craintes liées aux différends commerciaux.

À l'issue des échanges, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 176,21 points à 22.516,83 points, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu 0,33% (-5,80 points) à 1.744,83 points.

Les deux reculaient plus fortement dans la matinée.

Sur le volet des changes, le dollar valait au moment de la fermeture 109,93 yens, contre 110,68 yens jeudi à la clôture de la Bourse, et l'euro reculait un peu à 127,84 yens contre 127,91 yens, des mouvements qui incitent à se débarrasser de titres de groupes exportateurs.

Dans ce contexte, sur les 225 valeurs du Nikkei, plus des deux tiers ont baissé.

Agenda

Les investisseurs surveillent de près la réunion des ministres de l'Opep qui se retrouvent vendredi à Vienne. L'Arabie saoudite, soutenue par la Russie, veut convaincre l'Iran d'accepter une hausse de la production mondiale, à laquelle Téhéran est hostile sur fond de sanctions américaines.

Les prix du pétrole repartaient de l'avant vendredi en cours d'échanges européens, après une forte baisse, signe d'une grande indécision dans l'attente des conclusions de ce sommet.