Wall Street termine en ordre dispersé, le marché résiste, malgré le choc bancaire

Publié le 13/03/2023 à 10:11, mis à jour le 13/03/2023 à 17:10

Wall Street termine en ordre dispersé, le marché résiste, malgré le choc bancaire

Publié le 13/03/2023 à 10:11, mis à jour le 13/03/2023 à 17:10

(Photo: Getty Images)

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé sur une note contrastée lundi, surmontant le dérapage du secteur bancaire grâce aux capitalisations géantes et la bonne tenue des valeurs défensives, sur fond de repli brutal des taux obligataires.

Les inquiétudes au sujet du système financier, alimentées par la faillite, ces derniers jours, de deux banques aux États-Unis, ont engendré une forte volatilité sur les marchés boursiers lundi, tandis que la Bourse de Toronto a clôturé en baisse, tirée vers le bas par ses secteurs de la finance et de l’énergie.

Les indices boursiers à la fermeture

À Toronto, le S&P/TSX a clôturé en baisse de 186,02 points (-0,94%) à 19 588,90 points.

À New York, le S&P 500 a perdu 5,83 points (-0,15%) à 3 855,76 points.

Le Nasdaq a monté de 49,96 points (+0,45%) à 11 188,84 points.

Le DOW a terminé en baisse de 90,50 points (-0,28%) à 31 819,14 points.

Le huard a gagné 0,0052 $ US (+0,7227%) à 0,7286 $ US.

Le pétrole a descendu de 2,13 $ US (-2,78%) à 74,55 $ US.

L’or a gagné 50,30 $ US (+2,69%) à 1 917,50 $ US.

Le bitcoin a terminé en hausse de 2 990,64 $ US (+14,07%) à 24 245,38 $ US.

Le contexte

Wall Street avait ouvert dans le rouge, apeurée par la crise qui frappe le secteur bancaire américain depuis plusieurs jours, au point de pousser les autorités américaines à garantir, de fait, l'intégralité des dépôts des clients américains, dimanche.

Mais les indices se sont rapidement redressés, pour finir autour de l'équilibre, en partie grâce "aux secteurs sensibles aux taux d'intérêt, qui ont monté grâce à la chute des rendements obligataires", a expliqué, dans une note, Edward Moya, d'Oanda.

Le rendement des emprunts d'Etat à 2 ans s'est ainsi contracté de près de 0,6 point de pourcentage, à 3,99% contre 4,58% vendredi en clôture. Sur trois jours, il vient de vivre sa plus forte baisse depuis le fameux Lundi noir du 19 octobre 1987.

Les opérateurs ont totalement révisé leurs projections en matière de politique monétaire et voient désormais la Fed freiner, puis baisser ses taux d'ici la fin de l'année, alors qu'ils tablaient encore vendredi sur une poursuite du resserrement à marche forcée.

Cette perspective et la brutale détente des taux obligataires ont bénéficié à certaines entreprises du secteur technologique, qui dépendent fortement des conditions d'emprunts pour financer leur croissance soutenue.

Les fabricants de semi-conducteurs Broadcom (AVGO) (+0,27%) et Texas Instruments (TXN) (+1,31%) en ont profité pour finir dans le vert.

La place new-yorkaise a aussi pu compter sur les "mega-caps", les capitalisations géantes, dont beaucoup sont issues du secteur technologique. "Elles ont des bilans solides et ne présentent pas de risque" immédiat, a commenté Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Apple (AAPL) (+1,33%), Microsoft (MSFT) (+2,14%) et Amazon (AMZN) (+1,87%), qui pèsent plus de 4.000 milliards de dollars au total, ont tiré la cote, à eux seuls.

Autre note positive, le soutien des valeurs défensives, c'est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture, telles que Johnson & Johnson (JNJ) (+0,96%), Procter & Gamble (PG) (+0,69%) ou Coca-Cola (KO) (+1,01%).

Le secteur pharmaceutique, également considéré comme défensif, a aussi été en verve, porté par l'annonce du rachat de la biotech Seagen (SGEN) (+14,51%), spécialisée dans les traitements contre le cancer, par le géant pharmaceutique Pfizer (PFE) (+1,19%), pour 43 milliards de dollars.

La biotech Amgen (AMGN) (+2,33%) a été recherchée, de même que les laboratoires Moderna (MRNA) (+6,95%) ou Eli Lilly (LLY) (+3,01%).

Si l'ensemble de ces facteurs ont permis à Wall Street de résister, "l'inquiétude demeure quant aux banques régionales", a indiqué Nick Reece, de Guinness Global Investors.

"Certains craignent de nouvelles faillites, de voir la valeur des actions (de ces banques) anéantie et se disent que ce n'est pas un risque qu'ils ont envie de prendre", a poursuivi le gérant.

En première ligne, l'établissement californien First Republic (FRC), amputé de 61,83% sur la seule séance de lundi.

Malgré son statut de banque régionale, First Republic n'en est pas moins la 14e institution financière des Etats-Unis et pèse plus de 212 milliards de dollars d'actifs. 

Elle n'a pas été la seule dans le viseur des investisseurs. D'autres enseignes régionales ont souffert, notamment Western Alliance (WAL) (-47,06%), la banque de Cleveland KeyCorp (-24,36%) ou l'établissement texan Comerica Bank (CMA) (-27,67%).

Selon Patrick O'Hare, "il y a encore une appréhension sur le fait que ces banques régionales pourraient faire face à une fonte de leurs dépôts car les clients ont été paniqués par ce qui vient de se passer".

La plupart des grands brûlés de lundi ont néanmoins réduit leurs pertes en fin de séance. Après être monté à son plus haut niveau en quatre mois, l'indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, a également ralenti avant la clôture, signe d'un marché qui reprenait ses esprits.

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