Photo : Bloomberg
Argent, pétrole, or, actions et dollars ont connu une glissade prolongée cette semaine. Pour Charles Huot, directeur général, actions institutionnelles, de BMO Marchés des capitaux, c’est une «saine» correction.
«Par exemple, l’argent avait trop bien fait dernièrement : il y avait de la spéculation, estime-t-il. C’est toujours sain d’avoir une correction dans les marchés.»
M. Huot croit que les commentaires du gouverneur de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke, sur le pétrole pourraient avoir fait leur chemin dans l’esprit des investisseurs. La semaine dernière, M. Bernanke avait indiqué qu’il ne voyait pas la flambée du pétrole comme un phénomène durable.
Le rouge de la semaine n’est pas une mauvaise nouvelle en soi, selon le directeur. «Certains craignaient une stagflation, soit une croissance anémique accompagnée d’inflation, rappelle-t-il. Aujourd’hui, les chiffres sur l’emploi sont bons et le prix des matières premières recule.»
La Bourse de Toronto qui est fortement pondérée dans le secteur des matières premières et des métaux risque-t-elle de rester sur le carreau? «Il est certain qu’elle en subira les contrecoups, mais elle profiterait toute de même de la croissance économique. Si l’économie américaine va bien : la Chine voudra de nos matières pour vendre des produits aux Américains, et c’est bon pour nos exportations aux États-Unis qui accaparent 75% de nos ventes à l’étranger.»
Les glissades de la semaine
Après avoir enregistré des chutes marquées tous les jours de la semaine, l’argent ralentit son déclin aujourd’hui. Quelques minutes avant la fermeture, le métal précieux perd 2,94% à 35,17$.
Cela représente une dépréciation de 27,6% depuis le début de la semaine, si la tendance se maintient. Entre son creux 2011 du 25 janvier et son sommet 2011 du 29 avril, le prix de l’argent a bondi de 81% à un sommet de 48,60$ US. C’est la plus importante chute depuis 1974. Selon Bespoke Investment Group, c’est la deuxième pire chute de l’histoire boursière.
Rappelons qu’en deux semaines CME Group a annoncé qu’elle augmentait la somme minimale demandée pour effectuer des investissements spéculatifs sur l’argent à cinq reprises, une augmentation totale de 84%.
Le pétrole a lui aussi perdu du terrain en passant sous la barre de 100 $US hier. Vers 15h50, le baril s’échange à 97,74 $US, une baisse de 2,06%. À ce niveau le pétrole perd 14,3% cette semaine.
En Bourse, S&P/TSX a perdu 2,7% et le S&P 500 a reculé de 1,6%. L’or, quant à lui, passe sous la barre des 1 500 $US et perd 4,2%, toujours cette semaine.
À la fermeture, voici l'état de la situation à Toronto et New York :
— Le S&P/TSX grimpe de 111 points, ou 0,83 %, à 13 566 points;
— Le S&P 500 bondit de 5,10 points, ou 0,38 %, à 1 340 points;
— Le Dow Jones saute de 54,57 points, ou 0,43 %, à 12 638 points;
— Le Nasdaq monte de 12,84 points, ou 0,46 %, à 2 827 points;
— Le baril de pétrole se déprécie de 1,96 $ US, ou 1,96 %, à 97,84 $ US;
— L'or avance de 11,90 $ US, ou 0,80 %, à 1 493,30 $ US;
— Le dollar canadien avance de 0,13 cent US, ou 0,13 %, à 103,54 cents US.
PLUS :
Le poids des ressources en voie de devenir un boulet pour les Bourses
