Vers un déclin durable de la consommation d'essence aux États-Unis

Publié le 20/02/2010 à 00:00

Vers un déclin durable de la consommation d'essence aux États-Unis

Publié le 20/02/2010 à 00:00

Par François Normand

" Nous ne vendrons jamais plus autant de carburant qu'en 2007 aux États-Unis. "

Tony Hayward, le patron de la pétrolière BP, en a surpris plus d'un en déclarant récemment que la consommation d'essence avait atteint un plafond aux États-Unis en raison de l'efficacité énergétique. Les analystes de la Deutsche Bank abondent dans le même sens.

Selon cette logique, les véhicules éconergétiques, les biocarburants et les véhicules électriques exercent une pression à la baisse sur la demande, malgré la croissance économique prévue au cours des prochaines décennies.

En 2008, la vente d'essence a chuté de 3,2 % aux États-Unis par rapport à 2007, où la consommation moyenne quotidienne s'établissait à 9,3 millions de barils.

En déclin depuis 2005

Les données du Département américain de l'Énergie montrent un léger déclin de la consommation de carburants (automobiles, avions, navires) aux États-Unis, et que cette tendance s'est amorcée bien avant la récession.

Ainsi, de 2005 à 2007, la consommation quotidienne a baissé de 0,6 %. Au cours de la même période, la consommation de carburant a aussi décliné au Canada (- 3,4 %) et dans d'autres pays industrialisés, comme le Japon.

Parallèlement, elle a continué d'augmenter dans les économies émergentes comme la Chine, où la croissance fulgurante du produit intérieur brut (PIB) et du parc automobile nécessitent beaucoup d'énergie.

Un retour des véhicules énergivores est possible

Carol Montreuil, vice-président, Est du Canada, de l'Institut canadien des produits pétroliers, ne partage pas l'opinion de BP et de la Deutsche Bank.

Selon lui, ce type de prévision engage à la prudence, car depuis 10 ans, les spécialistes n'ont pas su anticiper correctement la demande et le prix du pétrole. " Personne n'avait prévu que le baril frôlerait 150 $ US à l'été 2008, tout comme sa dégringolade par la suite ", dit-il.

Il cite le retour de l'engouement pour les gros véhicules énergivores aux États-Unis pendant les années 1980 et 1990, et ce, après les deux chocs pétroliers. " Personne n'avait prévu ce changement dans la demande ", déplore M. Montreuil.

Joseph Doucet, spécialiste en énergie de l'Université de l'Alberta, juge logique le raisonnement du pdg de BP et Deutsche Bank. " L'efficacité croissante des véhicules milite en ce sens, tout comme l'évolution des prix ", dit-il.

Il croit improbable un retour aux véhicules énergivores. M. Doucet pense que la demande mondiale, notamment en Asie, aura tendance à faire augmenter le cours du baril à long terme et à favoriser la recherche de l'efficacité énergétique. Toutefois, cela n'exclut pas des baisses de prix passagères du pétrole lors de périodes de ralentissement économique.

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