La construction est la seule industrie du secteur des biens à croître. Photo : Bloomberg.
L’année 2009 a vraisemblablement été le creux de la récession qui a frappé le monde entier. Au Québec, cela s’est traduit, entre autres, par la suppression de 35 683 emplois, soit un recul de 1,1% en un an, selon l’Institut de la statistique du Québec.
Mais, ces chiffres dissimulent de grandes disparités : certains secteurs économiques ont été très durement frappés par la récession, et d’autres, pas du tout. Qui, donc, a été le plus touché en termes d’emploi? Sans l’ombre d’un doute, le secteur des biens, et en particulier l’industrie de la fabrication, le deuxième employeur en importance au Québec.
La construction est l’exception
Ainsi, la fabrication a enregistré la disparition en 2009 de 31 890 emplois (-7%), soit presque la totalité des 32 595 qui ont disparu dans le secteur des biens. L’année précédente, la perte avait été de 30 094 emplois. Ainsi, en l’espace de 10 ans, c’est 1 emploi sur 5 qui a disparu dans cette industrie. «La concurrence des pays émergents et la montée du dollar canadien depuis 2002 ne sont pas étrangères au ralentissement de la fabrication au Québec», dit Jean-Marc Kilolo-Malambwe, analyste de l’ISQ.
Les autres reculs enregistrés l’an dernier dans le secteur des biens avoisinaient les 2 000 emplois : il s’agit de l’industrie des mines (-2 137, -15,3%), de la foresterie (-1 182, -8,8%) et des services publics (-1 965, -6,3%).
De son côté, l’industrie de la construction a tiré son épingle du jeu, avec la création de 4 579 emplois supplémentaires, soit une progression annuelle de 2,9%. En fait, c’est la seule industrie québécoise à avoir enregistré une croissance continue, année après année, depuis 1997. «La croissance de l’an dernier a été soutenue par les travaux de génie civil et de voirie, qui ont bénéficié des investissements gouvernementaux massifs dans les infrastructures», indique M. Kilolo-Malambwe.
La finance et les assurances brillent en période de crise
Globalement, le secteur des services a connu une stagnation de son niveau d’emploi durant la pire période de la récession. Le recul a été de 3 088 emplois, soit de 0,1%. Mais certaines industries n’ont pas été épargnées par la crise, à l’image du commerce, le premier employeur en importance au Québec, qui a reculé (-8 076, -1,3%) pour la première fois depuis 1993. Les deux autres industries qui ont subi d’importantes baisses sont les services de déchets et d’assainissement (-7 301, -4,7%) ainsi que le transport et l’entreposage (-7 135, -4,6%).
D’autres ont, en revanche, ont connu des croissances de l’emploi. Cela a concerné en particulier les soins de santé et l’assistance sociale (+9 288, +2,5%), les administrations publiques (+5 806, +2,6%) ainsi que la finance et les assurances (+5 097, +3,6%). En ce qui a trait à l’industrie de la finance et des assurances, la hausse est provenue essentiellement des sociétés d’assurance. En effet, les firmes de valeurs mobilières ont réduit leur effectif et les intermédiaires financiers (banques, etc.) ont, eux, généré peu d’emplois.
