Orbite change de nom, fait la promesse d'être plus transparente

Publié le 19/06/2014 à 10:50, mis à jour le 19/06/2014 à 15:20

Orbite change de nom, fait la promesse d'être plus transparente

Publié le 19/06/2014 à 10:50, mis à jour le 19/06/2014 à 15:20

Par Denis Lalonde

Claude Lamoureux remet la maison en ordre chez Orbite.

Désireuse de tourner la page sur une période marquée par de nombreux faux pas, la société montréalaise Orbite Aluminae a officialisé jeudi lors de son assemblée annuelle une nouvelle raison sociale: Technologies Orbite Inc.

L'ancien président du fonds de pension des enseignants de l'Ontario, Claude Lamoureux, à la tête du conseil d’administration d'Orbite depuis le 12 mai, a souligné au moment de l’adoption de ce nouveau nom que la société était différente du début de 2013. «Elle a adopté une bonne gouvernance et son équipe de direction poursuit de façon assurée et cohérente les objectifs de l'entreprise», a-t-il affirmé. Ce dernier dit avoir constaté des dépassements de coûts et d'échéanciers lors de son arrivée au conseil d'Orbite en mai 2013.

L’entreprise, qui a nommé Glenn Kelly à titre de président et chef de la direction en février dernier, affirme qu’elle est aujourd’hui plus transparente qu’elle ne l’a été dans les dernières années.

Des analystes avaient dénoncé en 2013 le manque de transparence de l'entreprise à l'égard des investisseurs. Jon Hykawy, de Byron Capital Markets, avait recommandé il y a un peu plus d'un an de vendre le titre après que la société eut dévoilé en catimini des renseignements importants pour les actionnaires, dont l'explosion des coûts de construction de son usine de production d'alumine à Cap-Chat. Relisez le texte Pourquoi les analystes se montrent plus méfiants avec Orbite. Le projet aura, au final, coûté 105 millions de dollars à la société.

M. Kelly a mentionné aux actionnaires réunis à l’assemblée qu’il voulait rebâtir la crédibilité et la confiance des investisseurs envers l’entreprise. Il a insisté sur le fait qu'Orbite a mis de l'ordre dans ses finances se donnant trois priorités. La première est évidemment la mise en production de l'usine d'alumine de haute pureté de Cap-Chat; la deuxième est de monétiser les déchets résultant de la production d'alumine, comme le traitement des boues rouges et des cendres volantes, alors que la troisième est de produire de l'alumine métallurgique qui pourrait être livrée aux alumineries québécoises ou d'ailleurs.

«Nous avons choisi de prioriser la production d'alumine de haute pureté parce qu'elle se vend entre 15 000 et 30 000 dollars la tonne, comparativement à 300 dollars pour l'alumine métallurgique», a expliqué M. Kelly en entrevue.

Un titre malmené

Au cours de la dernière année, le titre de la société qui a mis au point des technologies propres d’extraction d’alumine et de métaux rares, a perdu plus de la moitié de sa valeur. Sur trois ans, ce titre qui a déjà connu ses heures de gloire auprès des boursicoteurs québécois a fondu de 88%.

Des investisseurs avaient demandé en 2013 la tête de l'ancien pdg, Richard Boudreault. Celui-ci a été remplacé au début de l'année par M. Kelly, qui a, tout comme Claude Lamoureux, écorché son prédécesseur à quelques reprises durant l'assemblée. Quelques actionnaires ont même félicité l'actuelle direction durant la période de questions, estimant que la situation actuelle de la société était plus encourageante que lors de la précédente assemblée annuelle.

Commercialisation au début de 2015

La mise sur pied de l'usine de production commerciale d'alumine de haute pureté, à Cap-Chat en Gaspésie, se poursuit selon le plan, a précisé la direction d’Orbite. Elle vise une commercialisation au début de 2015.

L'entreprise dit disposer de fonds suffisants pour mener ses activités jusqu'à ce que la commercialisation s'amorce.

Par ailleurs, la société a de nouveau adopté un régime de droits des actionnaires, une pilule empoisonnée dans le jargon financier.

Avec Yannick Clérouin

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