La débâcle boursière provoque une ruée vers le marché obligataire

Publié le 18/08/2011 à 14:30

La débâcle boursière provoque une ruée vers le marché obligataire

Publié le 18/08/2011 à 14:30

Par AFP

La débâcle des marchés financiers jeudi s'est traduite par une ruée des investisseurs vers les titres de dette publique des économies les plus puissantes, propulsant les rendements obligataires aux Etats-Unis, Allemagne et Royaume-Uni à des niveaux historiquement bas.

Malgré la crise de la dette des deux côtés de l'Atlantique, les investisseurs ont confirmé qu'ils considéraient les obligations des grands Etats comme une valeur refuge, au même titre que l'or ou le franc suisse, face au risque de retour de la récession.

Aux Etats-Unis, le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, a plongé sous le seuil des 2%, du jamais vu, même aux pires heures de la crise financière de 2008. Il revenait vers 16H30 GMT à 2,102%, contre 2,165% mercredi soir.

"Le marché obligataire est en train de constituer une bulle. Actuellement, prêter de l'argent au gouvernement, c'est payer un impôt, puisque cela rapporte moins que l'inflation. C'est mauvais pour l'épargne", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets, basé à New York.

En Europe, c'est l'Allemagne, première économie de la zone euro et bon élève budgétaire de l'Union, qui a profité à plein du mouvement. Le rendement du "Bund" à 10 ans est tombé à son plus bas niveau historique, à 2,028%, bien au-dessous des niveaux actuels de l'inflation.

"Ce placement n'est clairement pas attractif, mais l'investisseur joue la sécurité avant tout. Dans le contexte actuel, le Bund reste l'un des actifs les plus liquides et les plus sûrs", commente Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis.

Au Royaume-Uni, le taux des "Gilts" à 10 ans, est tombé à 2,24%, là encore du jamais vu. En France, notée "AAA" par les agences de notation tout comme ses voisins d'outre-Manche et d'outre-Rhin, le rendement à 10 ans baissait à 2,738% vers 16H00 GMT, soit un niveau plancher depuis octobre 2010.

Les investisseurs ont à l'inverse délaissé les titres des pays les plus fragiles de la zone euro, les rendements augmentant en Italie, Espagne ou Grèce.

La tonalité de la journée a été assombrie par la banque américaine Morgan Stanley, qui a jeté un froid en écrivant dans une note que "les Etats-Unis et la zone euro se rapprochent dangereusement de la récession".

Selon Lindsey Piegza, analyste de FTN Financial, les marchés ont ensuite réagi à "des nouvelles très sombres, qui suggèrent que la faiblesse (de la croissance américaine) au deuxième trimestre n'était pas un phénomène de courte durée".

Le marché obligataire américain "reste un refuge pour les flux internationaux de capitaux. Bien que les Etats-Unis soient dans une situation discutable, ils se portent certainement mieux que les pays européens" a-t-elle ajouté.

Les indicateurs publiés aux Etats-Unis ont été peu encourageants, avec une augmentation des inscriptions au chômage la semaine dernière, une accélération de l'inflation et une chute des reventes de logements en juillet. Surtout, l'indice mesurant l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (Nord-Est des Etats-Unis) pour le mois d'août a révélé un véritable effondrement.

La dégringolade des taux obligataires américains depuis trois semaines (le taux à 10 ans évoluait autour des 3% fin juillet) pourrait donc avoir une conséquence surprenante si elle se confirme lorsque l'Etat fédéral américain va émettre de nouveaux titres de dette.

Elle signifierait que la forte demande pour les bons du Trésor permet au gouvernement de s'endetter à un coût historiquement faible, au moment où les Etats-Unis viennent de perdre leur "AAA", note de solvabilité maximale, auprès de l'agence d'évaluation financière Standard & Poor's.

"Il n'y a pas de risque que les Etats-Unis ne remboursent pas la dette, tout le monde le sait, pour la simple raison qu'ils pourront toujours imprimer des dollars pour payer leur dette", a tempéré Gregori Volokhine.

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