L'Estonie se prépare à rejoindre la zone euro

Publié le 27/12/2010 à 11:28

L'Estonie se prépare à rejoindre la zone euro

Publié le 27/12/2010 à 11:28

Par La Presse Canadienne

Malgré une année 2010 très agitée pour la monnaie unique européenne, l'Estonie va devenir le 1er janvier le 17e pays membre de la zone euro, sept ans après avoir rejoint l'Union européenne. Une adhésion presque anecdotique sur le plan économique, mais symbolique au moment où l'euro traverse sa plus grave crise après 12 années d'existence.

Avec un poids équivalent à moins de 1% des 9.500 milliards d'euros de l'économie de la zone euro, l'Estonie ne pèsera pas lourd. Mais, outre la symbolique du calendrier, l'adhésion de l'ancienne république soviétique représente pour beaucoup d'Estoniens l'apogée de 20 années d'efforts pour intégrer le monde occidental, après la déclaration d'indépendance du pays en 1991.

Qu'importe les inquiétudes actuelles sur la monnaie unique, de nombreux dirigeants estoniens voient dans cette adhésion la promesse de belles retombées économiques pour leur pays. "Rejoindre la zone euro est sans aucun doute la réussite la plus remarquable de ce gouvernement", a déclaré le Premier ministre Andrus Ansip devant le Parlement ce mois-ci. "Devenir membre va nous amener plus d'emplois, des retraites plus hautes et une croissance économique plus rapide. Cela va nous apporter de la stabilité."

La perspective ne ravit toutefois pas tout le monde. Selon les derniers sondages, le soutien à l'entrée dans la zone euro est tombé à un peu plus de 50%, après avoir tutoyé les 60% à son plus haut, les sceptiques redoutant notamment que les prix augmentent, comme cela a été le cas dans d'autres pays. L'eurosceptisme apparaît toutefois limité, au regard de la terrible année que vient de passer la zone euro et des plans d'aide accordés en urgence à la Grèce et à l'Irlande.

A l'échelle économique européenne, l'Estonie est un petit pays. Le salaire mensuel moyen y était de 760 euros au troisième trimestre 2010; le taux de chômage s'élève à 15,5% de la population active, contre 10,1% en moyenne dans la zone euro; le PIB a plongé de 14% l'année dernière, une des plus grosses chutes de l'UE; et l'inflation devrait connaître une hausse l'année prochaine. Une situation qui, pour certains économistes, devrait plutôt convaincre Tallinn de repousser l'adhésion à l'euro et de rattraper le retard en creusant ses déficits, un recours que les critères de Maastricht interdisent en théorie.

Mais, après une année 2009 noire, l'économie estonienne, alimentée notamment par l'innovation et les nouvelles technologies, a su rebondir. La croissance était de 5% en rythme annuel au troisième trimestre 2010, grâce à des exportations en hausse, et le Fonds monétaire international (FMI) table sur une croissance à 4% en 2011.

L'Estonie est également un modèle de discipline fiscale, une caractéristique appréciée des marchés financiers en ces temps de crise des dettes souveraines. Depuis 2002, le pays a bouclé sept budgets consécutifs en excédent, et il présentera à partir du 1er janvier le plus petit ratio dette/PIB de la zone euro.

Autant d'éléments qui, pour Kai Stukenbrock, analyste à l'agence de notation Standard & Poor's, font de l'Estonie "l'exemple très positif d'une économie qui, grâce à une cohésion politique, à des politiques prudentes, à des réformes décisives et à une grande flexibilité, a réussir à se frayer un chemin dans la zone euro".

La Lettonie et la Lituanie, autres pays baltes, doivent adopter l'euro en 2014

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