Fusion des Bourses : «c’est le déclin de l’empire américain»

Publié le 15/02/2011 à 16:33, mis à jour le 15/02/2011 à 16:52

Fusion des Bourses : «c’est le déclin de l’empire américain»

Publié le 15/02/2011 à 16:33, mis à jour le 15/02/2011 à 16:52

Le NYSE Euronext passe aux mains de la Deutsche Boerse. Photo: Bloomberg

Après Toronto, qui est passée aux mains de la Bourse de Londres la semaine dernière, voilà que l’impensable s’est produit: la Bourse de New York (NYSE Euronext) est tombée ce matin sous contrôle de la Bourse de Francfort.

Pour Michel Nadeau, le directeur de l’Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques (IGOPP), ces deux dernières transactions illustrent non pas la revanche de l’Europe sur l’Amérique boursière, mais bien davantage la conséquence du «déclin de New York et de l’empire américain ».

Un déclin irréversible qui aurait débuté avec la chute du mur de Berlin, en 1989. Cet événement historique a sonné le glas d’une époque où l’économie mondiale était contrôlée par le dixième de sa population. «À l’époque, dit-il, nous étions 350 millions de consommateurs. Aujourd’hui, nous sommes sept milliards de capitalistes !»

Tout a changé depuis et le «grand mouvement» vers l’Est auquel on assiste depuis au moins une décennie ne fera que s’accentuer, croit-il, alors que les États-Unis s’embourbent chaque jour un peu plus, tant économiquement que politiquement, dans sa poursuite de «projets belliqueux».

Plus: New York et Francfort s'unissent

C’est ainsi, croit-il, que la prise de contrôle de places boursières nord-américaines (TMX et NYSE) par deux puissances boursières européennes (London Stock Exchange et Deutsche Börse) ces derniers temps, n’est qu’une étape vers un contrôle toujours plus grand de puissances émergentes comme l’Inde, la Chine, et peut-être aussi le Brésil.

La Bourse de Londres, rappelle-t-il, est détenue à 20% par des intérêts de Dubaï et à 15% par des intérêts du Quatar. Et à son avis, ce n’est qu’une question de temps avant que des Bourses comme celles de Hong Kong, de Singapour ou de Shanghai acquièrent à leur tour ces Bourses d’Europe qui nous paraissent encore aujourd’hui toute puissante.

Bref, les prédateurs d’aujourd’hui pourraient très bien être les proies de demain.«Maintenant que l’improbable s’est produit, avec l’acquisition du NYSE, plus rien n’est impossible», conclue M. Nadeau.

 

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