France: le débat sur la semaine de 35 heures est relancé

Publié le 30/10/2012 à 06:52, mis à jour le 30/10/2012 à 06:55

France: le débat sur la semaine de 35 heures est relancé

Publié le 30/10/2012 à 06:52, mis à jour le 30/10/2012 à 06:55

Par AFP

Le premier ministre de la France Jean-Marc Ayrault a remis en cause la semaine de 35 heures. Photo: Bloomberg

Jean-Marc Ayrault a déclenché mardi un tollé jusqu'au sein de son gouvernement en s'attaquant dans un entretien au Parisien à la durée légale des 35 heures de travail par semaine, une question qu'il a jugée non taboue, avant de revenir sur ses déclarations. Face à un panel de lecteurs du Parisien/Aujourd'hui en France, le Premier ministre a lancé un pavé dans la mare en estimant que le retour aux « 39 heures payées 39 » est un thème qui fera « débat ».

« Mais pourquoi pas? Il n'y a pas de sujet tabou. Je ne suis pas dogmatique », ajoutait-il. M. Ayrault, qui multiplie depuis plusieurs semaines les rencontres avec des chefs d'entreprises, relevait en particulier dans cet entretien que les 35 heures ont « causé plus de difficultés aux petites entreprises, il ne faut pas le nier ». Le ministre du Travail, Michel Sapin, n'est visiblement pas sur la même ligne.

Sur RTL, il a immédiatement mis en garde contre une éventuelle suppression des 35 heures qui doivent selon lui rester la durée légale du travail de « référence ». « Supprimer les 35 heures, c'est supprimer les heures supplémentaires, c'est donc travailler plus pour payer moins », prévient M. Sapin.

« Il dit qu'il n'y a pas de tabou (...) mais enfin il dit qu'il n'est pas favorable à cette mesure », a pour sa part relevé le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, pour qui il y « aura sûrement un débat » sur les 39 heures. Face aux réactions jusqu'au sein de son gouvernement, M. Ayrault a dû mardi matin atténuer ses propos en assurant sur France Info qu'il n'est « pas question de revenir sur les 35 heures parce que ce n'est pas la cause de nos difficultés économiques, il y en a beaucoup d'autres ». « Un lecteur du Parisien me pose cette question. Je dis qu'il n'y pas de sujets tabous. Simplement ce n'est pas le point de vue du gouvernement.

Je vous le dis ce matin : il n'est pas question de revenir sur les 35 heures », a détaillé M. Ayrault sur France Info. Des articles de presse avaient déjà affirmé le 25 octobre que le rapport de Louis Gallois sur la compétitivité, qui sera remis lundi prochain à M. Ayrault, allait préconiser la suppression des 35 heures, réforme emblématique des années Jospin (1997-2002). Ce qui a été démenti par les services de Louis Gallois et le Premier ministre lui-même mardi matin. Les déclarations de M. Ayrault ont fait sortir de ses gonds le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, qui a lancé sur France Info qu'il n'était « pas question de remettre en cause la durée légale du travail ». Si le gouvernement y touchait, il trouverait « la CFDT en travers de sa route », a averti le dirigeant cédétiste.

Les 35 heures sont « un acquis social », a estimé de son côté Maurad Rabhi, secrétaire confédéral de la CGT chargé de l'emploi. Le présidente du Medef, Laurence Parisot, a salué la prise de position de M. Ayrault, qui montre selon elle que les 35 heures posent réellement « problème ».

L'opposition, qui réclame depuis des années une remise à plat des 35 heures sans pour autant avoir touché à la durée légale du travail quand elle était au pouvoir, s'en est pour sa part donné à coeur joie. « C'était trop beau pour être vrai ! J'ai, pendant quelques minutes, fait un rêve : que le Premier ministre endossait enfin les habits du courage politique », a ironisé auprès de l'AFP Jean-François Copé (UMP).

« Hélas, cela n'aura duré que quelques minutes, puisqu'il a été immédiatement rectifié sur la question des 39 heures par son subordonné, le ministre du Travail », a-t-il ajouté. L'ex-ministre UMP Valérie Pécresse a elle aussi « salué l'éclair de lucidité de Jean-Marc Ayrault » qui s'est, selon elle, rallié à ce qui est aussi une des grandes propositions de François Fillon, rival de M. Copé pour la présidence de l'UMP, à savoir la suppression des 35 heures.

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