Emploi : Statistique Canada s'est-elle trompée ?

Publié le 11/08/2010 à 07:35, mis à jour le 11/08/2010 à 09:14

Emploi : Statistique Canada s'est-elle trompée ?

Publié le 11/08/2010 à 07:35, mis à jour le 11/08/2010 à 09:14

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Elles peuvent faire ou défaire des gouvernements, influencer les taux d'intérêt et faire réagir les marchés boursiers, mais en ce moment, les données sur l'emploi émises mensuellement par Statistique Canada suscitent bien des interrogations.

L'annonce de résultats défiant toute logique pour le mois de juillet en a fait sursauter plus d'un sur Bay Street la semaine dernière. Certains analystes ont même carrément suggéré de les jeter à la poubelle.

On s'explique difficilement comment quelque 139 000 emplois à temps plein, dont 65 000 dans le secteur de l'éducation, ont pu s'évaporer alors que les heures travaillées ont connu une augmentation de 0,3 % au cours de la même période.

Un mois plus tôt, 93 000 emplois auraient été créés alors que les heures travaillées auraient diminué, selon les données émises par Statistique Canada.

Le repli qu'a connu le pays en juillet, surtout dans le secteur de la création d'emplois à temps plein, a mis un terme à l'un des trimestres les plus spectaculaires dans le domaine de l'emploi. Entre les mois d'avril et de juillet, les statistiques ont chiffré à 227 000 le nombre d'emplois engendrés, dont environ 170 000 à temps plein.

Certains analystes disent n'y avoir jamais cru.

L'un d'eux, Avery Shenfeld, économiste en chef de Marchés mondiaux CIBC Inc., estime que le prétendu boom de création d'emplois au Canada était tout simplement trop beau pour être vrai.

En outre, pour l'économiste Douglas Porter, les résultats de juillet correspondent davantage à la réalité: celle d'une économie qui produit plus d'emplois sans toutefois être revenue au niveau qui prévalait avant la récession.

«Je ne crois pas qu'il y ait eu un changement aussi abrupt dans l'économie», a expliqué M. Porter, économiste à la Banque de Montréal.

«Si on compare le changement survenu en douze mois (entre juillet 2009 et juillet 2010), cela semble croyable. Les variations mensuelles, elles, sont incroyables.»

Il ne s'agit pas de la première fois que Statistique Canada mystifie les analystes.

En octobre 2008, une semaine avant les élections fédérales, l'agence avait annoncé la création de 107 000 nouveaux emplois sous la houlette des conservateurs, ce qui constituait évidemment tout un coup de pouce pour le gouvernement minoritaire de Stephen Harper à la veille du scrutin.

 

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