WSP a de grandes ambitions à rentabiliser


Édition du 13 Septembre 2014

WSP a de grandes ambitions à rentabiliser


Édition du 13 Septembre 2014

Par Dominique Beauchamp

1,8 milliard de dollars de nouvelles actions émises depuis 15 mois

En mettant la main sur Parsons Brinckerhoff, le Groupe WSP Global se rapproche bel et bien de l'objectif qu'il s'est fixé de compter 45 000 employés d'ici 2020.

Avec des revenus de 3,8 milliards de dollars américains, WSP est déjà la huitième du monde, et plus sa taille grossit, plus la société nourrit ses avantages concurrentiels en devenant un fournisseur local incontournable, explique Jeff Mo. «Dans les services-conseils, la proximité est importante pour décrocher et réaliser des contrats», explique le gestionnaire, qui n'a plus d'actions de WSP, parce que sa taille dépasse le mandat de son fonds de titres à faible capitalisation.

Le hic : pour saisir les occasions qui se présentent dans une industrie qui s'épure vite, la croissance de WSP dépasse sa capacité à accroître ses flux de trésorerie, si bien que la société multiplie les émissions d'actions.

«Cela signifie que les futurs bénéfices seront étalés sur un plus grand nombre d'actionnaires, au lieu d'enrichir davantage les actionnaires existants. Ça hausse la barre d'un cran pour accroître les revenus par la vente croisée de services et de compétences aux clients des différents marchés et pour obtenir de plus gros mandats», précise M. Bouet.

En d'autres termes, l'équipe de M. Shoiry devra en faire encore plus pour rentabiliser cette dernière acquisition.

«Seul le passage du temps dira si WSP a trop payé pour Parsons», ajoute M. Bouet.

Montrusco Bolton conserve donc son bloc de 680 000 actions, mais n'achètera pas cette fois d'actions supplémentaires au coût de 35,84 $.

Ces émissions en série expliquent en partie pourquoi WSP dégage un rendement du capital investi et un rendement de l'avoir des actionnaires inférieurs à sa rivale Stantec (Tor, STN, 75,08 $), qui fait aussi des acquisitions, mais sans émettre de nouvelles actions, ajoute l'analyste de Montrusco Bolton.

«Il faut parfois payer le prix pour saisir une rare occasion, qui deviendra une plateforme pour d'autres acquisitions pendant plusieurs années. Je surveille le rendement du capital investi, mais j'ai confiance au fait que c'est une bonne transaction», dit Mark Pugsley, vice-président chez Investissement Standard Life.

M. Murray est aussi confiant parce que plusieurs facteurs jouent en sa faveur, dont la reprise économie américaine. La consolidation du génie-conseil est encore «jeune», car il reste des centaines d'acteurs.

De plus, la prestation de services professionnels requiert très peu d'investissements et génère de solides flux de trésorerie excédentaires.

Avec des compétences et des marchés plus diversifiés que jamais, le risque que la mauvaise conjoncture d'un secteur ou d'un pays nuise aux résultats est aussi plus faible qu'avant.

WSP reste aussi disciplinée en plafonnant à deux fois le ratio qui compare sa dette à son bénéfice d'exploitation, dit M. Pugsley.

D'après les données préliminaires diffusées, M. Murray prévoit que Parsons ajoutera 8 % au bénéfice par action de WSP la première année et de 12 % à 13 % à partir de la deuxième.

Du capital patient

L'appui financier répété de la Caisse de dépôt et placement du Québec et de l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC) suggère par ailleurs que c'est seulement à plus long terme que la stratégie de WSP donnera ses meilleurs résultats.

En août, Maxim Sytchev, de Valeurs mobilières Dundee, avait fait miroiter un cours potentiel de 70 $ si WSP atteignait son objectif de 45 000 employés d'ici six ans.

La contribution de ces deux poids lourds financiers ne se limite pas à l'achat d'actions. Les deux investisseurs institutionnels se sont aussi engagés à recevoir leurs dividendes sous forme de nouvelles actions de WSP, jusqu'en décembre 2015, diminuant d'autant les sorties de fonds de l'entreprise. En vertu du régime de réinvestissement des dividendes, la Caisse et l'OIRPC obtiennent leurs nouvelles actions à un escompte d'au moins 2 % par rapport au cours de l'action.

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