Royale: une fin d'année terne écorche sa réputation, l'action perd 3%

Publié le 30/11/2016 à 14:30

Royale: une fin d'année terne écorche sa réputation, l'action perd 3%

Publié le 30/11/2016 à 14:30

Par Dominique Beauchamp

(Photo: 123rf.com)

Contrairement aux attentes, la Banque Royale termine 2016 sur une note terne qui écorche un peu la réputation qui accompagne l’énorme force de frappe de son premier rang au pays.

«La hausse annuelle de 3% du bénéfice annuel et de 2% de celui du quatrième trimestre placera certainement la Banque Royale(Tor., RY, 87,11$) dans la queue du peloton cette année», indique Gabriel Dechaine, de Canaccord Genuity.

L’analyste signale sa déception concernant le léger recul de 0,02% de la marge d’intérêt et le bond de 20% des provisions pour pertes sur prêts.

En revanche, l’analyste a bon espoir que la banque fera meilleure figure l’an prochain. Les importants investissements en technologie et 1100 mises à pied (2,3% de ses effectifs depuis juillet) devraient commencer à produire des gains d’efficacité et un meilleur levier de rentabilité en 2017.

Peter Routledge, de la Financière Banque Nationale, ne voit rien de menaçant non plus dans le bénéfice de 2% inférieur au consensus de 1,71$ des analystes, au quatrième trimestre, mais la banque risque de perdre son évaluation de tête au cours des prochaines semaines.

Son action se replie d’ailleurs de 3,3% à la mi-séance le 30 novembre, rétrécissant son gain annuel à ce jour à 17%.

«Nous ne détectons aucune faille structurelle dans la franchise canadienne de la banque, mais son multiple de 12,7 fois ses bénéfices pourrait rejoindre celui de 11,5 fois de son industrie. Nous recommandons aux investisseurs d’attendre patiemment cette réévaluation», écrit l’analyste.


« En d’autres mots, le calibre de la banque ne met pas entièrement l’institution à l’abri des changements dans la conjoncture de son industrie. »

«L’affaiblissement de la qualité du crédit au Canada deviendra un vent contraire substantiel, mais gérable pour les bénéfices de la banque en 2017», croit M. Routledge.

La banque ressent encore un peu plus l’affaiblissement des finances personnelles de ses clients, depuis le deuxième trimestre de 2014, en Alberta et en Colombie-Britannique surtout.

Une baisse des prix des maisons en Colombie-Britannique accentuerait davantage la détérioration du portefeuilles de prêts à la consommation.

Les provisions pour pertes sur les cartes de crédit par exemple sont passées de 2,34% à 2,56%, depuis un an.

Les provisions sur les prêts personnels sont aussi passées de 0,48 à 0,57% depuis un an. Les prêts en souffrance de 30 jours sont passés de 0,31 à 0,33%.

Si la hausse de 0,01% à 0,29% des provisions pour pertes sur les prêts aux particuliers reste raisonnable, M. Routledge s’inquiète de la détérioration encore à venir à Toronto et à Vancouver, deux marchés où la surchauffe immobilière étrangle les emprunteurs.

Ceci dit, la progression de 1,4% du volume des prêts entre les troisième et quatrième trimestres, ainsi que la marge d’intérêt stable de 2,63%, témoignent de la résilience de la banque, dit-il.

M. Routledge établit son cours cible à 84$.

Un bilan à optimiser

La décision d’abaisser de 18 à 16% le rendement de l’avoir des actionnaires n’inquiète pas M. Dechaine parce que la banque ne fait que rejoindre ses rivales.

Cet objectif réduit provient surtout des nouvelles exigences en capital des autorités, de la baisse prolongée des taux et de l’effet de l'ajout de la valeur intangible de l'acquisition de l’Américaine City National sur ses capitaux propres.

L’analyste de Canaccord Genuity s’attend tout de même à ce que la première banque au pays continue d’optimiser son bilan, en réduisant les éléments d’actif de sa division des marchés des capitaux dont le rendement financier ajusté pour le risque n’est pas à la hauteur.

La portion de son capital que la banque alloue à son imposante division des marchés des capitaux est la plus élevée de toutes les banques. L’institution en tire pourtant le plus faible rendement ajusté pour le risque de son industrie, explique M. Dechaine.

Chaque réduction de 5% de ce capital pondéré ajouterait 0,12% à son rendement de l’avoir des actionnaires.

Prévoyant une hausse de 4% des bénéfices en 2017 et de 7% en 2018, M. Dechaine maintient son cours cible d’un an de 95$.

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