Nouvelle bulle techno? Pas vraiment

Publié le 12/06/2017 à 09:06

Nouvelle bulle techno? Pas vraiment

Publié le 12/06/2017 à 09:06

Par Jean Gagnon

Le titre d’Amazon(AMZN, 973,13$US) a touché plus de 1000 $. Celui d'Alphabet(GOOG, 967$US) s’approche de ce niveau. Quant à Apple(AAPL, 146,65$US), le titre s'est hissé à 155$, soit 40$ de plus qu’au début de l’année. Et que dire de Facebook(FB, 148,59$US), qui a connu la même progression qu’Apple. Doit-on commencer à parler d’une nouvelle bulle techno?

Pas vraiment, assure Pierre Trottier, gestionnaire de portefeuilles d’actions américaines à l’Industrielle Alliance. Bien au contraire, plusieurs de ces titres demeurent encore intéressants.

L’attrait actuel du secteur techno est indéniable. C’est là que l’on retrouve la plus grosse part des entrées de capitaux dans les fonds communs et les fonds négociés en Bourse, ce qui nourrit la hausse de ces titres, constate Pierre Trottier. «Il y a beaucoup de demande pour le secteur, c’est clairement là que ça se passe», dit-il.

Il ne croit pas en revanche que l’on puisse parler de bulle pour autant. «Les évaluations boursières ne sont pas trop élevées actuellement, et les entreprises font de bons profits», dit-il.

Le sous-indice techno de l’indice S&P 500 se négocie présentement à 19,7 fois les bénéfices prévus, estime le gestionnaire. Il rappelle qu’à l’aube de l’éclatement de la bulle le 31 décembre 1999, ce ratio cours/bénéfices était de 56,5 fois. «On est loin des évaluations stratosphériques que les plus vieux d’entre nous ont connu il y a 15 ou 20 ans», assure-t-il.

Plusieurs de ces gros titres techno sont encore achetables, selon lui. D’abord Apple. Le titre se négocie à un ratio de 15,8 fois les bénéfices prévus, et ce même après une hausse de 30% du cours de l’action depuis le début de l’année.

Puis Google. Bien qu’il se négocie à 23 fois les bénéfices prévus, sa croissance des bénéfices est actuellement très forte, soit 20% sur une base annuelle.

Quant à Facebook, les bénéfices augmentent de 25-30% par an. «Il est donc encore achetable, mais comme il ne verse aucun dividende, ce titre n’est pas fait pour tout le monde», insiste Pierre Trottier.

Pour ce qui est d’Amazon, c’est plus une question de modèle d’affaires. La société réinvestit continuellement la plus grande partie de ses bénéfices. Il s’agit donc d’un cas particulier, estime le gestionnaire. «Ceux qui ont fait confiance au plan de match de Jeff Bezos, le grand patron d’Amazon, ont été jusqu’à maintenant très bien récompensés», constate-t-il.

Un témoin attentif

Paul Meeks, chef des investissements chez Sloy, Dahl & Holst, une firme de gestion de portefeuilles de l’Oregon, fut un témoin attentif de l’éclatement de la bulle techno en 2000, car il gérait alors un des plus gros fonds techno de l’époque pour le compte de Merrill Lynch.

Pour l’ensemble du secteur techno, il constate aujourd’hui une différence majeure comparativement à l’époque qui a précédé l’éclatement de la bulle techno en 2000.

«Les entreprises qui s'inscrivent en Bourse aujourd'hui sont de vraies compagnies qui ont été détenues plus longtemps par des firmes d’investissement privé et qui sont bien appuyées par du capital de risque suffisant», dit-il.

Toutefois, il n’en croit pas moins que la surperformance de certains titres actuellement est quelque peu inquiétante. En entrevue à CNBC, le gestionnaire faisait référence au groupe de quatre titres que l’on surnomme le «FANG», soit Facebook, Amazon, Netflix et Google. Ces titres comptent actuellement pour 16% de l’indice Nasdaq et ont réalisé une hausse moyenne de 32% depuis le début de l’année, estime-t-il.

Maintenant, lisez le blogue de Philippe Le Blanc sur la question: Le phénomène FANG et l'aberration du S&P 500

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