Pourquoi les titres des banques canadiennes chutent

Publié le 05/12/2014 à 13:00

Pourquoi les titres des banques canadiennes chutent

Publié le 05/12/2014 à 13:00

Par Jean Gagnon

(Photo: LesAffaires.com)

C’était une semaine de publication de résultats trimestriels pour les banques canadiennes. Et ceux-ci ne furent certainement pas aux goûts des investisseurs, car toutes les banques ont vu le cours de leur action chuter de 4% à 5%.

Pire encore, la Banque Nationale dont le titre avait commencé à faiblir à la mi-novembre a perdu 10% en trois semaines.

À quoi attribuer de telles baisses? Les résultats étaient-ils si mauvais, ou plutôt le moment était-il venu pour certains d’encaisser leurs profits?

Chose certaine, les banques ont présenté des résultats en-deçà des attentes des analystes. «Celles-ci avaient prévu que la croissance des bénéfices se poursuivrait au même rythme que lors des trimestres précédents, mais cela ne s’est pas produit», explique Denis Durand, associé chez Jarislowsky Fraser.

Deux facteurs sont venus contrecarrer ces prévisions. D’abord, on observe au cours du dernier trimestre un certain ralentissement des prêts à la consommation. «Il fallait s’y attendre compte tenu du niveau d’endettement des consommateurs canadiens», dit Denis Durand.

Mais aussi, on note une baisse de l’activité corporative et financière. Il y a eu moins de financements corporatifs et les transactions sur les marchés des capitaux ont quelque peu ralenti, note M. Durand.

Les résultats n’ont peut-être pas été conformes aux attentes des analystes, mais ils doivent tout de même être jugés à leur juste valeur. «Pour quelqu’un de raisonnable, une croissance des profits de 4% à 8% et un rendement de l’avoir des actionnaires de 16% à 18% ne constituent quand même pas un mauvais résultat», ironise Denis Durand.

Le repli des actions des banques est probablement justifiable compte tenu de leur performance depuis le début de l’année. L’action de la Banque Royale a perdu près de 5 % cette semaine, mais depuis de l’année, elle s’était appréciée de 25 %. Quant à la Banque Nationale, le recul de 10% au cours des 3 dernières semaines survient après que le titre se soit apprécié de 37% depuis le mois de février.

Les attentes étaient trop élevées, croit également Jean Duguay, chef des placements pour le Groupe Eterna à Québec. Néanmoins, il reconnaît que les facteurs de risque auxquels sont confrontées les banques canadiennes sont plus élevés aujourd’hui que lors des derniers trimestres. «La situation économique canadienne et l’endettement des consommateurs rendent la position des banques moins confortables», dit-il.

La chute du prix du pétrole et des matières premières fragilise plusieurs sociétés canadiennes financées en partie par les banques. De plus, le secteur immobilier est mûr pour une correction selon de nombreux analystes. Et ce, à un moment où le niveau d’endettement des ménages rend sûrement plus difficile à absorber une baisse de la valeur des propriétés.

Ainsi, pour ceux qui seraient tentés d’encaisser leurs profits réalisés avec les actions des banques canadiennes afin d’amortir les pertes subies dans d’autres secteurs, les raisons ne manquent pas.

 

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