Le potentiel et les risques... de cinq cas de redressement


Édition du 12 Septembre 2015

Le potentiel et les risques... de cinq cas de redressement


Édition du 12 Septembre 2015

Par Dominique Beauchamp
Transat A.T. (Tor., TRZ.B, 7,64 $)

Transat A.T. doit reprendre de l'altitude, sinon elle deviendra une cible d'achat

Avec huit recommandations d'achat et un gain espéré de 50 % en fonction du cours cible moyen de 11,42 $ des analystes, il n'y a pas de doute que le redressement du voyagiste Transat recèle un énorme potentiel.

Après tout, la compression des dépenses du voyagiste montréalais aura atteint un total de 155 millions de dollars, de 2012 à 2017, une fois ses deux plans de restructuration achevés.

Le nouveau recul de 21 % de son action depuis décembre 2014 en dit long toutefois concernant le scepticisme que suscite encore le revirement de la société.

La moins bonne conjoncture économique au pays et la dépréciation rapide du huard déjouent en partie les efforts que déploie Transat pour se redresser depuis 2012.

Outre ces facteurs qu'elle ne contrôle pas, Transat doit aussi composer avec la concurrence accrue que lui livrent les transporteurs Air Canada Rouge, WestJet et son traditionnel rival Sunwing.

«La société se retrouve dans la position peu enviable d'avoir à défendre sa part de marché contre Air Canada et WestJet, en même temps qu'elle mène une nouvelle rationalisation», déplore Kevin Chiang, de Marchés mondiaux CIBC.

L'analyste doute encore que ses restructurations successives soient suffisantes pour rétablir une trajectoire de rentabilité durable et pour regagner ses avantages concurrentiels.

«Transat agit sur ce qu'elle peut, ses coûts internes, mais elle ne peut pas compenser entièrement les autres facteurs. Malgré tout, son titre reste une aubaine», explique Neil Forster, analyste de Franklin Templeton.

Son action se négocie en effet à un multiple déprimé de trois fois son bénéfice d'exploitation, par rapport à une moyenne historique de cinq fois.

Un titre qui pourrait tripler à long terme

Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, est nettement plus convaincu que le voyagiste montréalais saura déjouer les turbulences, grâce à la plus grande flexibilité que lui procurent la nouvelle convention collective d'Air Transat, l'utilisation des plus petits Boeing 737 et son nouveau système de gestion.

Ses coûts diminuent plus rapidement que ses tarifs et ses revenus, avance M. Poirier. À court terme, l'appréciation de l'euro et de la livre sterling aide ses revenus et ses marges sur les vols transatlantiques de la saison estivale.

Le recul de 24 % du prix du carburant depuis le 30 avril est aussi un baume pour le transporteur.

Ces deux facteurs, auxquels s'ajoutent les réductions de dépenses de 20 M$ prévues en 2015, feront bondir son bénéfice de 68 % à 1,87 $ par action, de 2015 à 2016, estime-t-il.

Dans la mesure où Transat continue à relever ses marges, ses flux de trésorerie pourraient atteindre 100 M$ en 2017, pour un rendement de 30 %. Son bénéfice pourrait aussi s'envoler jusqu'à 2 $ par action.

À son avis, le titre a donc le potentiel de tripler à long terme. Et si son évaluation reste au niveau déprimé actuel, le voyagiste pourrait devenir une cible de choix pour des acquéreurs stratégiques ou des fonds d'investissement.

«Sa valeur boursière équivaut presque à la seule valeur de son encaisse et de sa coentreprise hôtelière, ce qui n'a aucun sens», avance l'analyste de Desjardins.

M. Poirier table aussi sur une concurrence moins intense que prévu de la part de ses rivaux, malgré la hausse du nombre de vols et de sièges. Ses concurrents veulent aussi protéger leurs marges dans la conjoncture.

Son cours cible de 13 $ ne tient pas compte de la possibilité que Transat redevienne rentable pendant l'hiver. Si c'était le cas, M. Poirier ajouterait 3,70 $ de plus à son cours cible.

La société dispose aussi d'un coussin de liquidités excédentaires de plus de 100 M$ qu'elle peut partager avec ses actionnaires, notamment en rachetant activement ses actions.

Gain depuis trois ans : + 72,1 % Recul en 2015 : - 13,0 % Rendement du dividende : s. o. Ratio cours/bénéfice 2015 : 8,8 fois

Source : Bloomberg

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