[Photo : Benjamin Nantel]
Deux initiés du détaillant Le Château (Tor., CTU.A, 3,41 $) achètent des actions additionnelles de la société au début d’octobre.
Leurs achats coïncident avec un fort rebond du titre, qui gagne 10 % aujourd’hui, avec plus de 170 000 actions négociées, cinq fois le volume habituel.
L’action du Château a plus que triplé depuis le cours-plancher de 1,03 $ atteint le 3 avril 2012. Son cours se rapproche lentement du sommet annuel de 4,49 $ touché le 14 octobre 2011.
Barry Gruman, un analyste financier à la retraite, a acheté 102 900 actions de plus entre les 4 et 9 octobre, à un prix moyen de 2,52 $. Cet investissement personnel de 259 308 $ porte son bloc à 15,5 % des actions du Château, ce qui en fait le troisième actionnaire, derrière Jane Silverstone Segal, la présidente et épouse du fondateur Herschel Segal et les Fonds Franklin Resources. Le 4 juin dernier, M. Gruman avait 11,9 % des actions.
Mme Segal a aussi acheté 424 000 actions entre les 4 et 9 octobre, à un prix moyen de 2,47 $, portant son bloc à 23,5 % des actions.
Le 20 septembre, son époux Herschel Segal a converti la moitié d’un prêt de 10 millions de dollars personnellement consenti au Château, en 2,4 millions de nouvelles actions de catégorie A, à un prix de 2,04 $ chacune. Cette conversion a dilué d’un peu moins de 10 % l’actionnariat de tous les actionnaires existants du détaillant.
Par son emprise de actions de catégorie B, M. Segal détient 68 % des droits de vote du détaillant qu’il a fondé il y a 52 ans.
Rejoint par téléphone, M. Gruman se décrit comme un pur chasseur d’aubaines, sans plus.
Ayant assuré le suivi du Château en tant qu’analyste dans les années 1980 chez First Marathon, M. Gruman estime que le titre du Château vaut plus que son cours actuel.
« Le détaillant, avec ses 236 boutiques de vêtements à la mode, vaut certainement plus que sa valeur boursière de 84 millions de dollars », a-t-il confié. Au 28 juillet dernier, ses capitaux propres, ou sa valeur comptable, étaient de 137 millions de dollars.
Il est possible qu’un acquéreur se pointe un jour pour acheter le détaillant, ou encore que la famille Segal, choisisse d’en fermer le capital, mais « je n’achèterais jamais un titre en fonction d’une telle spéculation », a-t-il ajouté.
M. Gruman assure qu'il n'est pas en contact avec la famille Segal ni avec d'autres membres de son équipe de direction.
Ses stocks = 45 % de ses revenus
Rappelons que Le Château tente une relance en repositionnant sa marque pour gagner des parts de marché.
Pour les six mois clos le 28 juillet, ses revenus ont diminué de 13 % ; les ventes de ses magasins ouverts depuis plus d’un an ont chuté de 13,8 %.
Le détaillant a essuyé une perte de 5,3 millions de dollars, ou de 0,21 $ par action.
Le programme de rénovations de ses boutiques se poursuit à son rythme habituel. Une dizaine de rénovation sont prévues pour 2012, dont certaines aux couleurs de son nouveau concept de magasin, conçu en fonction d’un positionnement qui se veut plus haut de gamme.
Le Château a 127 millions de stocks, comparativement à des ventes de 283 millions de dollars depuis 12 mois, À titre comparatif, Reitmans avec quatre fois plus de boutiques a des stoks de 80 millions de dollars et des revenhs d'un milliard de dollars.
