Hecla Mining investit en Abitibi pour profiter du rebond de l'or

Publié le 11/07/2016 à 11:36

Hecla Mining investit en Abitibi pour profiter du rebond de l'or

Publié le 11/07/2016 à 11:36

Par Stéphane Rolland

Photo Bloomberg.

Hecla Mining (NY., HL) place ses billes afin de profiter d’un éventuel retour en force des métaux précieux. Sa mine en Abitibi-Témiscamingue est au cœur de cette stratégie. Méconnue au Québec, cette petite minière américaine fondée en 1891 prévoit investir plus de 100 M$ dans la mine de Casa Berardi à La Sarre au cours des dix prochaines années.

Même si le prix de l’or a monté de 29% depuis son creux de décembre, il se trouve toujours près de 28% sous son sommet de 2011. Dans ce contexte, Hecla Mining n’a pas ralenti le rythme de ses activités dans ses mines, affirme Mike Westerlund, vice-président et responsable des relations avec les investisseurs. «Plutôt que de réduire nos dépenses et d’attendre, nous avons choisi d’investir dans nos mines, car nous savons que les prix remonteront un jour. Nous serons alors en meilleure posture puisque nous produirons en plus grande quantité.»

C’est le plan de match qui est déployé à la mine d’or de Casa Berardi à 95 kilomètres de La Sarre. Plus d’une centaine de millions de dollars canadiens y seront investis sur une décennie afin de creuser trois fosses. Les travaux pour la première fosse viennent de commencer. Une quatrième fosse pourrait voir le jour, si les résultats de l’exploration sont concluants et que les prix de l’or sont favorables.

Parallèlement, Hecla Mining tente de rendre les opérations plus efficaces dans sa mine souterraine. «On a beaucoup travaillé afin d’accroître l’efficacité de la mine, explique Alain Grenier, vice-président et directeur général d’Hecla-Québec. Nous avons automatisé les marteaux casse-pierre et le système de hissage. Nous voulons aussi d’automatiser le système de ventilation. Ça nous permet de réduire nos coûts unitaires.»

Résultats, Hecla anticipe que sa production va augmenter dans ses installations québécoises. En 2015, Casa Berardi a produit 127 891 onces d’or. La société veut en extraire 135 000 onces en 2016. Elle vise une production annuelle d’entre 140 000 et 150 000 onces au cours des sept à huit prochaines années.

Au premier trimestre, Casa Berardi a généré près de 25% des revenus consolidés de la société. Elle exploite également des mines en Alaska (Greens Creek), en Idaho (Lucky Friday) et au Mexique (San Sebastian). En 2016, elle prévoit produire 207 000 onces d’or, dont plus de la moitié viendra du Québec, ainsi qu’entre 13,5 et 14,5 millions d’onces d’argent extraits dans ses mines nord-américaines.

Miser sur la longévité

M. Grenier estime que Casa Berardi a suffisamment d’or pour durer encore «au moins» douze ans. C’est cette longévité qui a convaincu la minière américaine d’acheter les installations à Mines Aurizon en 2013 pour un montant de 796 M$. «Nous avions vu qu’il y avait un potentiel d’accroître la longévité de la mine, raconte M. Westerlund. Nous aimons les mines qui disposent de plusieurs années devant elles, car nous avons le temps d’améliorer leurs opérations. De plus, les prix de l’or connaîtront inévitablement des cycles haussiers et baissiers. Plus longtemps nous serons en activité, plus nous aurons de chance de profiter d’un bon cycle. »

L’intérêt pour les mines qui ont plusieurs années devant elles plaît à Dan Rollins, de RBC Marchés des capitaux. «Nous croyons qu’Hecla est un producteur de métaux précieux peu risqué en raison de la longévité de ses actifs situés dans des juridictions stables, d’une exposition modérée aux risques de change et de prévisions prudentes», commente l’analyste.

Malgré ces bons mots, M. Rollins juge que le titre est évalué à sa juste valeur. Il émet une recommandation «performance de secteur» et une cible de 4 $US. C’est là où se trouve la majorité de ses collègues. Le cours cible-moyen du consensus des analystes est de 4,06 $US. Des 10 analystes interrogés par Bloomberg qui suivent le titre, un seul émet une recommandation d’achat, 7 affichent une recommandation «conserver» et un seul suggère de vendre. 

À court terme, la stratégie d’Hecla Mining est d’investir principalement dans ses installations existantes comme Casa Berardi, explique M. Westerlund. La minière a également des projets d’exploration comme celui d’Opinaca-Wildcat au nord de Matagami dans le Nord-du-Québec, mais elle y consacrera moins de ressources tant que les prix resteront bas. «Si les prix montent, nous aurons plus d’argent à consacrer à l’exploration.»

En mai dernier, la société a acquis Mines Management qui détient la mine Montanore dans le Montana pour 37 M$US. Le montant a été versé en actions, ce qui a dilué l’actionnariat de 2,25%. Avec une encaisse de près de 200 M$US, la minière centenaire a suffisamment d’argent pour procéder à d’autres acquisitions. «Nous sommes toujours intéressés par des actifs de qualité, mais nous n’avons pas besoin de faire d’acquisitions, car nous avons de bons actifs », répond M. Westerlund.

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