Des titres qui profiteront de la renaissance industrielle aux États-Unis


Édition du 08 Mars 2014

Des titres qui profiteront de la renaissance industrielle aux États-Unis


Édition du 08 Mars 2014

Par Thomas Cottendin

Un champion du dividende

Quant à Emerson Electric, l'entreprise fournit une vaste gamme de services d'ingénierie aux secteurs industriels et commerciaux. Parmi les 29 analystes qui suivent le titre, 10 conseillent de l'acheter tandis que les 19 autres préconisent de le conserver. Le cours cible moyen est de 72,38 $ US, soit une hausse prévue d'environ 12 %.

La société du Missouri s'est construit une solide réputation en différenciant sa technologie et en possédant des produits vedettes sur certains marchés, note Stephen Tusa, analyste de J.P. Morgan. L'entreprise est donc perçue par la banque américaine «comme l'une des franchises les plus solides» qu'elle couvre.

Néanmoins, les derniers bénéfices ont loupé la cible. Les marges, déjà élevées, ont un potentiel de hausse limité, écrit Stephen Tusa. J.P. Morgan recommande donc de conserver le titre et établit un cours cible de 72 $ US. Emerson est une société modèle au chapitre du dividende, selon Value Line. L'entreprise vient encore de le bonifier ; elle vise à procurer un rendement de 2 % à 4 %.

Des entreprises canadiennes qui peuvent y gagner

Bien que le phénomène de «renaissance» soit largement observé au sud de la frontière, il n'a pas encore beaucoup attiré l'attention des investisseurs au Canada. Pourtant, certaines sociétés du pays pourraient profiter du renouveau manufacturier aux États-Unis, estiment les experts consultés.

«Les entreprises canadiennes sont souvent en concurrence avec les manufacturiers américains», remarque Benoit Brillon, chef des placements et représentant-conseil chez Gestion de portefeuille Landry. Les titres américains s'étant plus appréciés que leurs équivalents canadiens, «il pourrait donc y avoir un retour cyclique». Les vendeurs de machineries industrielles et les firmes d'ingénierie du pays pourraient profiter de ce phénomène, dit-il.

En effet, tandis que l'indice Industrial Select Sector, qui représente les titres industriels du S&P 500, a enregistré une hausse de 174 % au cours des cinq dernières années, son homologue canadien, le sous-indice industriel du S&P/TSX, a gagné 158 %, soit un différentiel de rendement annualisé de 1,46 % (22,33 % par rapport à 20,87 %).

Pour Martin Roberge, stratège quantitatif de Canaccord Genuity, le sous-secteur de la machinerie est à privilégier. «La dernière "Enquête sur les perspectives des entreprises" de la Banque du Canada confirme notre conviction que les dépenses en machinerie et équipement vont s'améliorer», note-t-il dans une lettre à ses clients.

Néanmoins, le cycle du secteur canadien des machines est à un stade très précoce, «probablement au stade de l'aérospatiale l'an passé», dit M. Roberge. Par conséquent, Canaccord Genuity plébiscite pour le moment l'action du plus gros distributeur de produits Caterpillar du monde, Finning International (Tor., FTT, 30,16 $), qui devrait profiter de la demande en hausse d'équipements, notamment miniers.

En janvier 2012, Finning a acheté les droits de distribution du spécialiste de l'équipement minier Bucyrus. Son chiffre d'affaires a atteint un record de 6,8 milliards de dollars en 2013, en hausse de 3 % sur un an. Onze analystes sondés par Bloomberg recommandent d'acheter le titre, tandis que deux conseillent de le conserver. Le cours cible moyen est de 32,95 $, soit un potentiel d'appréciation d'environ 11 %.

L'action d'AirBoss of America (Tor., BOS, 8,25 $) recèle aussi du potentiel, pense Ben Jekic, analyste, produits industriels, de l'Industrielle Alliance. L'entreprise développe des produits en caoutchouc pour les secteurs du transport, de la défense et de l'industrie. Elle devrait profiter du regain de santé du secteur manufacturier américain et de la hausse du billet vert. «AirBoss génère environ 70 % de ses revenus aux États-Unis et dispose d'importantes usines manufacturières au sud de la frontière.»

Comme la majorité de ses revenus proviennent des États-Unis et que ses coûts de main-d'oeuvre sont libellés en dollars canadiens, chaque cent gagné par l'aigle américain face au huard devrait entraîner une hausse de son bénéfice comprise entre 250 000 $ US et 300 000 $ US (environ 1 ¢ US par action), estime Ben Jekic. Les trois analystes qui suivent le titre d'AirBoss of America recommandent à l'unanimité de l'acheter, ciblant un cours moyen de 10,28 $, soit une hausse espérée d'environ 16 %.

Stantec en bonne posture

Ben Jekic pense aussi que le foreur Major Drilling (Tor., MDI, 8,86 $), qui opère entre autres au Canada et aux États-Unis, est bien placé pour tirer indirectement partie de la renaissance américaine et de la hausse de la demande de métaux et autres matières premières qu'elle engendre. Toutefois, l'analyste a abaissé sa cible à 7 $ contre 7,75 $ précédemment, en raison d'une «faible visibilité» à court terme. M. Jekic maintient tout de même sa recommandation de conserver l'action. La société est plus risquée, mais elle détient une encaisse nette de 48,5 M$ US.

Enfin, la firme d'ingénierie Stantec (Tor., STN, 67,85 $) pourrait aussi bénéficier de ce phénomène, dit Jean Duguay d'Eterna. En effet, l'entreprise d'Edmonton offre ses services à des clients des secteurs public et privé dans divers marchés, dont la construction, le transport et l'industrie en Amérique du Nord et partout dans le monde. Environ 40 % de ses revenus proviennent des États-Unis. Des 16 analystes interrogés par Bloomberg, 9 recommandent l'achat du titre. Le cours cible moyen est de 72,36 $. Stantec vient de relever son dividende trimestriel de 12 %.

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