Cinq fonds négociés en Bourse (FNB) de la série iShares de BlackRock Canada transféreront leurs inscriptions de la Bourse de Toronto vers Aequitas Neo Exchange. La nouvelle Bourse canadienne espère que ce «vote de confiance» incitera d’autres fournisseurs de FNB — et éventuellement une première entreprise — à faire de même, a dit Jos Schmitt, le pdg d’Aequitas, en entrevue avec Les Affaires.
«Une société comme BlackRock prend ce genre de décision au sérieux, commente M. Schmitt. Pour nous, c’est un argument en vue d’attirer d’autres inscriptions. Aujourd’hui, je peux vous dire que d’autres annonces viendront sous peu. Nous pouvons offrir de la valeur ajoutée en matière de liquidité et de transparence, mais nous devons avoir l’occasion de le démontrer.»
Le pdg n’a pas voulu entrer dans les détails des annonces à venir. Celles-ci seraient encore liées au FNB. Des discussions moins avancées ont également lieu avec des sociétés pour y inscrire leurs actions.
Son rival, le Groupe TMX, qui possède la Bourse de Toronto et la Bourse de Montréal, a relativisé le changement d’inscription. «Nous avons toujours une très forte relation avec BlackRock et nous respectons leur décision, répond Mathieu Labrèche, porte-parole du TMX. Le TSX accueille plus de 100 fonds de BlackRock et nous continuerons de travailler en étroite collaboration avec eux. »
Percée dans le marché du FNB
Pour l’instant, les FNB sont les seules valeurs mobilières inscrites à Aequitas Neo. L’annonce d’aujourd’hui porte à 13 le nombre d’inscriptions à la bourse lancée en mars 2015. En janvier, le FNB PowerShares Global Momentum Index a été la première valeur mobilière à s’y inscrire. En tenant compte de toutes les versions des cinq fonds de BlackRock, l’annonce d’aujourd’hui représente douze nouvelles inscriptions.
M. Schmitt reconnaît qu’il est plus difficile de convaincre les entreprises d’inscrire leurs actions chez Aequitas. Il estime que les fournisseurs de fonds connaissent mieux le fonctionnement des marchés boursiers. Leurs dirigeants seraient donc plus sensibles à la concurrence dans ce milieu, selon lui. «La conversation est plus facile avec eux en raison de leur expérience, affirme-t-il. Au contraire, l’inscription est un évènement qui ne survient qu’une fois dans la vie d’une société. Ses dirigeants connaissent moins le fonctionnement des marchés. Il y a encore un effort d’éducation à faire de ce côté-là. »
Aequitas affirme qu’entre 20% et 25% des échanges de FNB canadiens se font sur sa plateforme. Notons qu’inscription et transaction sont deux choses différentes. Des sociétés et des FNB cotés à la Bourse de Toronto s’échangent par le bias Aequitas Neo.
Ce chiffre est contredit par le Groupe TMX, qui critique la méthode de compilation d’Aequitas. Il affirme, pour sa part, qu’en juillet dernier qu’Aequitas ne détenait que 4% du marché, contre 47% pour le TMX.
Aequitas a été formée en 2013 par un consortium financier, comprenant notamment Barclay’s et la Banque Royale. Le consortium souhaite concurrencer la Bourse de Toronto. Le consortium critiquait entre autres le recours aux transactions à haute fréquence à la Bourse de Toronto. La nouvelle Bourse est entrée en fonction en mars 2015.
