Coupes de Loblaw : il était temps

Publié le 16/10/2012 à 16:42, mis à jour le 16/10/2012 à 17:12

Coupes de Loblaw : il était temps

Publié le 16/10/2012 à 16:42, mis à jour le 16/10/2012 à 17:12

Par Dominique Beauchamp

Appelé à commenter la suppression par Loblaw (Tor., L, 34,72 $) de 700 emplois ou 10 % de la main-d’œuvre qui ne travaille pas dans les épiceries, Kenric S. Tyghe, de Raymond James, s’est presque exclamé « il était temps ».

« Les coupes étaient inévitables, et aussi plus lentes à se produire que prévu, compte tenu de l’ampleur des investissements de Loblaw dans ses systèmes de gestion et dans les services de consultants, pour adopter les meilleures pratiques de son industrie », a indiqué l’analyste par courriel.

Les coupes ne sont pas le reflet d’une détérioration subite des affaires de Loblaw ou encore d’une intensification de la concurrence, croit M. Tyghe.

Les suppressions d’emplois révèlent que l’épicier est à l’aise avec l’avancement de son nouveau système de gestion SAP et sa planification des ressources humaines, pour mieux aligner ses coûts à ses revenus, indique David Hartley, de Credit Suisse.

Loblaw avait 250 systèmes de gestion distincts 2009, avant l'implantation d'un nouveau système SAP, alors que les détaillants de sa taille en ont 80 à 90.

L’élimination des 700 postes administratifs au siège social pourrait ajouter de 0,07 à 0,10 $ par action, au bénéfice annuel de Loblaw, estime-t-il.

« Nous estimons que Loblaw a environ 400 millions de coûts superflus, dont la moitié proviennent de ses dépenses d’amortissement. L’épicier peut rediriger une bonne partie de ses économies dans des initiatives plus productives pour améliorer ses revenus, au cours des trois prochaines années », écrit M. Hartley.

Les coupes d’aujourd’hui sont peut-être le premier pas d’une récupération de ces bénéfices perdus et d’un retour de la croissance, ajoute l’analyste.

En 2007, Loblaw avait éliminé 1 000 postes administratifs dans une centralisation de ses activités au siège social.

À son cours actuel, l’action de Loblaw accorde peu de valeur à ses activités d’épicier, à un moment où le nouveau système de gestion dépistera de nouvelles économies et lui donnera de nouveaux outils pour croître. M. Hartley établit son cours-cible à 43 $.

Sur papier, les coupes de Loblaw pourraient ajouter de 0,13 à 0,15 $ par action aux bénéfices annuels de l’épicier, évalue Vishal Shreedhar, de Financière Banque Nationale.

En revanche, l’analyste craint que Loblaw décide de « réinvestir » ses économies dans une nouvelle politique de bas prix. « Si c’était le cas, ce serait un renversement pour Loblaw. Le nouveau président Vicente Trius avait pourtant laissé entendre qu’il était confortable avec les marges brutes actuelles de l’épicier », écrit M. Shreedhar.

« Les risques associées au plan de relance sont élevées à court terme, mais le potentiel de redressement des bénéfices est élevé », dit-il. L’analyste recommande l’achat du titre, avec un cours-cible de 37 $.

" Les suppressions donneront à Loblaw une structure plus allégée qui rendra son organisaiton plus effficace. Les économies n'iront pas directement aux bénéfices puisque l’épicier voudra offrir un meilleur rapport qualité-prix aux consommateurs dans ses épiceries pour nourrir ses revenus, au moment où l’arrivée de Target accentuera la compétition davantage, prévoit aussi Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux.

Le geste concret de l’épicier pour réduire ses coûts a plu aux investisseurs. L’action a gagné 2,5 %, à 34,72 $ mardi.

 

 

 

 

 

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