Canam ne trouvait plus son compte à la Bourse, dit son pdg

Publié le 27/04/2017 à 17:34

Canam ne trouvait plus son compte à la Bourse, dit son pdg

Publié le 27/04/2017 à 17:34

Par Stéphane Rolland

Marc Dutil. Photo: Les Affaires

Être une société cotée vient avec des avantages et des inconvénients. Canam quitte la Bourse, car elle ne voit plus que le mauvais côté de la médaille, explique son pdg Marc Dutil en entrevue.

«Depuis longtemps et pour le futur prévisible, l’action de Canam s’échange largement en bas de la valeur réelle de l’entreprise, estime le pdg du fabricant de composantes métalliques. Tu ne peux plus te financer avec des actions, tu ne peux plus utiliser ton action comme devise. Nous avons l’ensemble des contraintes de divulgation, sans les avantages. »

Avec les investisseurs qui portent leur attention sur les résultats trimestriels, le marché boursier est un environnement difficile pour les entreprises cycliques comme Canam, ajoute le fils du fondateur Marcel Dutil. «Les gens veulent que ça se passe bien : ils ne veulent pas de surprises. Canam est dans le domaine de la construction. Nous sommes une entreprise cyclique. Nous participons à des projets risqués. Parfois, ça va bien; parfois, c’est plus dur. Tout ça a créé une déconnexion avec les attentes du marché.»

L’action de Canam est malmenée à la Bourse depuis l’été 2016. L’entreprise avait annoncé une provision de 32 M$ liée à des dépassements de coûts dans des projets aux États-Unis, ce qui a forcé la société à réorganiser ses activités de charpentes métalliques lourdes.

Les actionnaires ont ainsi une porte de sortie avec une offre de 12,30$, ce qui représente une prime de 98,4% par rapport au cours de fermeture. Le titre s’est déjà échangé au-dessus de ce seuil entre novembre 2013 et juillet 2014 et entre mars 2015 et avril 2016.

«Il faut prendre en considération le temps», répond M. Dutil, lorsqu’on lui demande si les actionnaires ne perdent pas l’occasion de profiter du redressement du titre de Canam. «Ça aurait pris combien de temps avant que l’action à 6,50$ revienne aux alentours de 12$ ? demande-t-il. Leur investissement aurait été gelé pendant tout ce temps. Il y a des risques. Il n’y a pas de garantie que ça va revenir. Les gens, eux, ont la certitude de toucher 12,30$. Si le marché pensait qu’on valait plus, et bien ce n’était pas reflété dans le prix de l’action. »

Un actionnaire majoritaire américain

Si la transaction est approuvée, un fonds américain deviendra l’actionnaire majoritaire de l’entreprise de Saint George de Beauce. Une participation «pouvant aller jusqu’à 40%» sera entre les mains d’intérêts québécois, soit la famille Dutil, le Fonds de solidarité FTQ et la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui augmenteront leur participation pour atteindre ce seuil. Le rôle des membres de la famille restera le même au sein de l’entreprise.

Marc Dutil assure que le siège social restera au Québec. «Ça faisait partie d’une des choses qu’on a exigées lorsqu’on a fait la transaction», assure-t-il.

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