D’abord, ce fut les résultats trimestriels le mois dernier. Maintenant, voici qu’une alliance entre Google et Wal-Mart semble vouloir accentuer la baisse du prix de l’action d’Amazon. Sommes-nous destinés à voir tomber beaucoup plus bas le cours de l’action de cet enfant-chéri des investisseurs?
L’action d’Amazon avait touché 1 080$ le 27 juillet, une hausse de 44% depuis le début de l’année. C’était juste avant la publication des résultats du deuxième trimestre qui se sont avérés inférieurs aux attentes des analystes. Un mois plus tard, le titre se situe à 945$, un niveau de support important, estime Monica Rizk, analyste sénior chez Phases & Cycles et spécialiste de l’analyse technique.
À ce niveau, le titre a déjà brisé par le bas sa ligne de tendance haussière qu’il suivait depuis le début de l’année 2017, ainsi que sa moyenne mobile de 50 jours, un indicateur important de la tendance à court terme, note l’analyste.
Le cours de l’action d’Amazon avait franchi le niveau de 945$ en avril dernier, soit lors de la divulgation des résultats du trimestre précédent. Depuis, le titre n’est jamais repassé sous ce niveau malgré quelques tentatives. «Si cela devait se produire cette-fois-ci, il pourrait rapidement rejoindre sa moyenne mobile de 200 jours qui se situe autour de 890$», dit Mme Rizk. Ce niveau constitue selon elle le prochain point de support, et il pourrait être névralgique.
Les résultats du deuxième trimestre divulgués le mois dernier, ainsi que les prévisions émises par les dirigeants de l’entreprise pour le trimestre suivant, furent bien en-deçà de ce qui était prévu par la communauté des analystes financiers. Le bénéfice par action a été de 0,40$ alors que le consensus prévoyait 1,42$. La compagnie informa de plus que le résultat du prochain trimestre se situera entre une perte de 1,00$ et un gain de 1,00$ par action.
La Bourse a été propulsée depuis le début de l’année par un groupe d’importantes sociétés de technologie que l’on surnomme les FAANG, soit Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Google. Amazon serait-elle devenue le maillon faible du groupe? Jim Cramer, le coloré commentateur de CNBC, semble croire que le géant du e-commerce est le plus vulnérable des cinq. «Il y a un mois, Amazon semblait invincible. Mais ce n’est plus ce que son comportement boursier nous indique maintenant», dit-il.
Surtout qu’Amazon devra faire face à partir de la fin-septembre à une toute nouvelle concurrence de Wal-Mart qui vient de conclure une entente avec Google qui lui permettra d’offrir un très grand nombre d’articles qui pourront être commandés par la voix via Google Assistant.
Il est clair que Wal-Mart et son nouvel allié s’attaquent à la position dominante d’Amazon dans le secteur du commerce en ligne. «Pour la première fois, il semble qu’Amazon aura à faire face à un vrai rival, quelqu’un qu’il doit craindre», dit Jim Cramer.
Toutefois, Mark Lin, fondateur et associé de la firme de gestion de portefeuilles Applied Research à Montréal, ne croit pas que cette union entre Wal-Mart et Google soit très préjudiciable à Amazon. Sa force réside dans sa capacité à générer une croissance rapide des flux de trésorerie et à croitre ses activités dans l’important secteur de l’informatique en nuage, selon lui. Ce sont ces deux facteurs qui incitent les investisseurs à long terme à détenir le titre. Il n’entend pas pour sa part diminuer ses positions.
Pour lui, l’alliance avec Google constitue plutôt un geste défensif de la part de Wal-Mart qui ne pouvait pas se permettre de laisser Amazon augmenter encore plus sa position dominante dans le e-commerce.
Quant aux résultats trimestriels, il s’en inquiète peu. La compagnie a toujours préconisé une vue à plus long terme. Les dirigeants d’Amazon travaillent déjà sur les résultats qu’ils désirent atteindre dans cinq ans, selon lui.
