La semaine dernière, à la Une, le quotidien Le Devoir nous a servi une des plus étranges manchettes qu’il m’ait été donné de lire récemment :
« Retour en force des petites centrales » avec, en sous-titre, « Une nouvelle mobilisation se prépare dans le milieu artistique ».
Voulez-vous m’expliquer ce que le milieu artistique a à voir là-dedans ?
Le milieu écologiste, sûrement. Le milieu scientifique, peut-être. Mais le milieu artistique ? Quel rapport ?
Il faut aller plus loin pour comprendre : le milieu artistique, c’est Roy Dupuis, porte-parole de la Fondation Rivières, qui déclare que le dévoilement ce printemps des projets retenus par Hydro-Québec « déclenchera une nouvelle mobilisation des artistes par la Fondation Rivières. »
Résumons. La nouvelle mobilisation qui se prépare, c’est un comédien qui n’aime pas les centrales hydroélectriques, grosses ou petites – c’est son droit – et qui annonce que le milieu artistique va le suivre. Là, il dérape.
Être le porte-parole d’une cause ne nous transforme pas en porte-parole de toute une communauté. Il y a des milliers et des milliers d’artistes en tous genres, au Québec, qui ont chacun et chacune leurs propres opinions et leurs propres causes. Disons qu’une dizaine d’entre eux suivront M. Dupuis. Et après ? De toute façon, depuis quand des artistes deviennent-ils des maîtres à penser dont les convictions surpassent celles des autres ?
C’est bizarre et c’est tout croche. Est-ce que l’on peut au moins attendre de voir quels seront les projets en question avant de jouer la grande scène ?
