«La crise grecque ne compromettra pas à elle seule la reprise», selon Douglas Porter

Publié le 05/05/2010 à 18:21

«La crise grecque ne compromettra pas à elle seule la reprise», selon Douglas Porter

Publié le 05/05/2010 à 18:21

Blogue.

Les événements qui s’y déroulent sont tragiques, les marchés boursiers viennent  de vivre deux journées affreuses, le huard bat de l’aile… la crise que traverse la Grèce risque-t-elle de faire basculer la reprise économique ?

Non, parce que dans les faits, la Grèce ne représente qu’une infime partie de l’économie européenne : mais il ne faudrait pas que le mal se répande, répond Douglas Porter, économiste-en-chef à BMO Marché des capitaux. Dans les faits, en avançant des dizaines de milliards de dollars à Athènes, l’Union européenne vole d’abord au secours de ses banques, qui sont les principales créancières du gouvernement grec et qui souffriraient terriblement si le pays ne pouvait plus rembourser sa dette. Mais cette dette est si énorme et la Grèce si dépourvue qu’il ne voit pas comment on pourrait éviter d’avoir tôt ou tard à la restructurer. Les créanciers ne retrouveront pas tout leur argent.

PLUS : le poids de la dette grecque plombe à nouveau les marchés

Ce sont là quelques-unes des observations qu’il a livrées mercredi midi lors d’une conférence présentée à Montréal. En même temps, il a souligné que toutes les exportations du Canada vers l’Europe ne représentent que 8 % du total, alors qu’elles sont déjà supérieures, et en pleine croissance, vers les pays émergents, notamment en Asie.

Et l’euro ? Plusieurs voient dans sa faiblesse des derniers jours le début de la fin. Douglas Porter n’écarte pas le scénario qui verrait la monnaie unique européenne n’être partagée que par un nombre restreint de pays, d’autres ayant décidé ou ayant été forcés de l’abandonner.

L’essentiel de son propos a cependant porté sur la situation de l’économie canadienne, qu’il juge en bien meilleure santé que l’économie canadienne, ce qui lui permet de tirer plusieurs conclusions, dont celles ci : 

Sur le dollar canadien : le huard va demeurer fort pour encore quelques années. La faiblesse des derniers jours, liée à la baisse du prix du pétrole et la poussée du dollar américain, recherchée en temps de crise, n’est que temporaire. Mais cette force persistante demeure une des principales menace qui guette le Canada, parce qu’elle affecte les industries touristiques et manufacturières.

Sur le marché immobilier : les prix ont monté mais il n’y a pas de bulle au Canada, sauf à Vancouver, et peut-être à Toronto. Pour se trouver une maison dans la moyenne, à Vancouver, une famille normale doit maintenant payer au moins un million de dollars… cette folie n’a pas d’égale ailleurs au pays. On pourrait assister à une baisse généralisée des prix dès cette année.

Sur le marché de l’emploi : il va encore demeurer faible pendant un bon moment, parce que les entreprises disposent encore d’une importante capacité de production inutilisée.

Sur les finances publiques : au Canada, la situation va s’améliorer, la croissance économique est plus forte que prévu, ce qui va adoucir les déficits appréhendés; aux Etats-Unis, c’est désastreux. En 2010, le déficit américain devrait atteindre 1,5 trillion de dollars. « Il vous faudrait dépenser 1000 $ par seconde pendant 45 ans pour  atteindre un telle somme », dit Douglas Porter.

Sur les marchés boursiers : la remontée a été phénoménale mais sans exagération. Le ratio cours-bénéfice des sociétés du S&P 500, aux Etats-Unis, se situe aujourd’hui autour de 15, ce qui est tout à fait dans la moyenne depuis 100 ans.

Dans l’ensemble : le Canada va faire mieux que la moyenne des pays industrialisés, mais il devra quand même surmonter d’importants défis, à commencer par la force de sa monnaie, la faiblesse persistante de l’économie américaine… et la menace que représentent les Grèce de ce monde.

J’espère qu’il a raison… parce que les événements des derniers jours ont rendu bien des gens nerveux.

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