Visa : un rapport annuel comme on les aime

Publié le 18/05/2014 à 14:40

Visa : un rapport annuel comme on les aime

Publié le 18/05/2014 à 14:40

Les risques et les défis

En ce qui a trait aux défis, la direction souligne ceux qui sont liés à la réglementation. On le voit d’ailleurs avec la crise en Ukraine alors que le gouvernement russe menace de créer son propre réseau de traitement de transactions de crédit. Un autre risque concerne les changements technologiques qui représentent à la fois une opportunité et un risque pour Visa. Enfin, la question de la sécurité du réseau VisaNet est capitale dans un monde où la fraude informatique prend de l’ampleur.

La direction établit également clairement sa philosophie quant à l’utilisation de ses flux de trésorerie libres (lesquels sont d’ailleurs substantiels). Elle vise en premier lieu à investir dans ses propres activités et dans les acquisitions. Son président écrit : « Plus nous investissons dans notre entreprise, plus j’ai confiance dans son futur. » En deuxième temps, la société continuera à verser des dividendes équivalents à près de 20 % de ses profits. La dernière utilisation de son capital sera les rachats d’actions, dans la mesure où la direction estime l’évaluation du titre attrayante. Depuis la venue en bourse de Visa en 2008, elle a racheté pour plus de 17 G$ de ses propres actions, réduisant ainsi près de 20 % son nombre d’actions en circulation.

Pour terminer, le président de Visa illustre le potentiel de croissance à long terme de la société. Cette croissance proviendra du développement des marchés internationaux d’où l’entreprise tire déjà 45 % de ses revenus. En outre, près de la moitié de la croissance de la société provient de la tendance mondiale à la hausse du nombre de transactions électroniques par rapport à celui des transactions en espèces. « La bonne nouvelle pour Visa et ses actionnaires est que le paiement en espèces est encore largement utilisé dans le monde. Le pourcentage des dépenses de consommation payées par chèque ou en espèce s’établit actuellement à 41 % dans les pays développés et à 62 % dans les pays en développement – ce qui représente un potentiel de près de 11 billons de $, toujours en croissance. » Enfin, la croissance économique mondiale a pour effet d’augmenter la taille du marché de Visa, tandis que l’adoption des technologies mobiles lui ouvre de nouveaux marchés dans les pays émergents.

La lettre aux actionnaires de Visa permet aux actionnaires de la société de mieux comprendre ses activités, ses défis et ses opportunités de croissance de façon claire et concise. Elle est une lecture très intéressante pour quiconque s’intéresse à la société et devrait à mon avis inspirer tous les présidents d’entreprises.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100. COTE 100 détient des actions Visa dans divers comptes sous sa gestion.

 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
Sujets liés

Bourse

Blogues similaires

Bourse: les gains du S&P 500 en 2024 restent fragiles

03/05/2024 | Denis Lalonde

BALADO. Plus de la moitié du gain du S&P 500 lors des quatre premiers mois de 2024 est attribuable à... Nvidia.

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Productivité: les entreprises doivent investir davantage

22/04/2024 | Pierre Cléroux

EXPERT. Depuis 2019, le Canada a enregistré le plus faible rythme de croissance de productivité parmi le G7.