Investir à l'étranger sans courir de risques

Publié le 09/05/2014 à 16:13

Investir à l'étranger sans courir de risques

Publié le 09/05/2014 à 16:13

Photo: Bloomberg

On nous demande souvent pourquoi COTE 100 n’investit pas dans des sociétés chinoises, brésiliennes ou russes. N'est-ce pas dans ces pays et dans les marchés émergents que la croissance économique sera la plus forte au cours des 10 ou 20 prochaines années? Ne laissons-nous pas des rendements intéressants sur la table en ignorant ces marchés?

La réponse à la première question est oui, mais je ne suis pas certain de la réponse à la deuxième question. Nous sommes les premiers à convenir que le potentiel de croissance à long terme de marchés tel que celui de la Chine est très intéressant.

En revanche, le travail d'un investisseur n'est pas de viser exclusivement la croissance et des rendements élevés. La gestion du risque et la préservation du capital sont tout aussi importants, voire davantage.

Dans tout titre que nous considérons, nous envisageons donc son potentiel d'appréciation à long terme, mais aussi son risque d’évolution à la baisse en cas d'erreur ou de pépin. Un titre qui offre un rendement potentiel de 100% d'ici cinq ans n'est pas attrayant pour nous si, en cas d'erreur ou d'échec, on risque de perdre tout notre investissement.

C'est ce concept de «marge de sécurité» qui a été développé par Benjamin Graham, le père de l'analyse fondamentale, et si bien mis à profit par son élève Warren Buffett.

C'est la raison pour laquelle nous n'investissons pas directement dans des entreprises chinoises ou brésiliennes: les risques nous paraissent trop élevés. En plus du risque évident de change (regardez par exemple ce qui s'est produit avec le bolivar vénézuélien depuis quelques années), il y a les risques politiques et économiques.

J’ajouterais les risques d’éloignement – pas facile de se faire une tête sur une société chinoise si on n’est pas présent dans le pays. Aussi, les règles comptables étrangères sont très différentes et souvent moins transparentes que celles utilisées en Amérique.

C’est pourquoi nous privilégions souvent les titres d’entreprises nord-américaines qui sont présentes dans les pays émergents. À notre avis, nous profitons ainsi sur deux tableaux: ces sociétés devraient profiter de l’essor économique des pays émergents à long terme et il nous est ainsi possible de bénéficier de cet essor sans avoir à prendre les risques liés à un investissement direct dans ces pays.

Des exemples

Dans certains de nos portefeuilles sous gestion, nous détenons des actions des sociétés suivantes: Aecom, Colgate, McDonald’s et Visa. Ce sont toutes des entreprises américaines pour la simple raison que le nombre de sociétés canadiennes réellement d’envergure internationale et qui ne sont pas dans les secteurs des ressources naturelles est très restreint. Voici le pourcentage des revenus tirés de l’extérieur par ces sociétés en 2013 :

Aecom Technology : 40,8%

Colgate-Palmolive : 69,0%

McDonald’s : 76,1%

Visa : 45,8%

En investissant dans ce genre de sociétés nord-américaines qui sont très présentes dans les marchés internationaux et les pays émergents, on profite du meilleur de deux mondes: la croissance à long terme avec un risque limité.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100. COTE 100 détient des titres mentionnés dans ce blogue.

 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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