Combien devrait-on avoir d'encaisse dans son portefeuille?

Publié le 17/01/2020 à 08:24

Combien devrait-on avoir d'encaisse dans son portefeuille?

Publié le 17/01/2020 à 08:24

(Image: Pexels)

BLOGUE INVITÉ. Quel pourcentage l'encaisse représente-t-elle dans votre portefeuille? Combien devriez-vous en détenir? Voilà des questions que j’entends souvent de la part des investisseurs.

Ce ne sont pas des questions simples, car je crois que la réponse doit varier selon le profil de chaque investisseur. Je vais toutefois tenter d’y répondre pour l'investisseur à long terme, celui dont l’horizon de placement est de 10 ans ou plus. Et qui est apte à tolérer les inévitables corrections qui surviennent de temps à autre sur les marchés boursiers.

Ma réponse sera également conforme à ce que nous faisons dans notre gestion de portefeuille chez COTE 100 – le contraire aurait été bizarre.

L'investisseur est constamment déchiré entre deux désirs opposés: celui de participer pleinement à la hausse des marchés, en même temps que de se protéger contre toute correction éventuelle. Malheureusement, il est difficile, voire impossible, de jouer sur les deux tableaux en même temps.

Comme point de départ, on devrait toutefois utiliser une prémisse difficilement discutable: les marchés boursiers sont très enrichissants à long terme, même s'ils subissent régulièrement des revers importants. Le rendement annuel composé du S&P 500 depuis 1927 est de 9,7%.

En ce sens, j'estime que l'objectif de tout investisseur devrait être le suivant: être pleinement investi en tout temps.

Je poserais toutefois deux bémols à cette affirmation.

En premier lieu, nous cherchons à détenir, de façon presque continue, l'équivalent d'une position en encaisse dans nos portefeuilles sous gestion (pour nous, cela représente environ 4% du portefeuille).

Pourquoi? Tout simplement parce que cela nous permet de sauter sur toute occasion d'investissement susceptible de se présenter, sans être forcés de vendre autre chose. Parfois, les occasions se présentent lors de corrections généralisées des marchés et il peut être difficile de vendre un titre qui a corrigé pour en acheter un autre.

Lorsque nous avons déployé toute notre encaisse disponible pour l’investir dans une occasion, nous nous efforçons de reconstituer notre position d’encaisse dans les semaines suivantes.

En deuxième lieu, il arrive à l’occasion que notre encaisse augmente quelque peu au-dessus de l’équivalent d’une position en encaisse. Cela se produit lorsque les marchés deviennent relativement chers et que les aubaines se font plus rares. Comprenez-moi bien: ce n’est pas parce que nous voulons augmenter notre encaisse, mais plutôt parce que nous ne trouvons pas d’occasions d’investissement intéressantes. C’est un peu le cas présentement. Il reste que notre objectif est sans cesse de trouver des titres qui répondent à nos exigences de qualité et d’évaluation afin d’investir la totalité de notre encaisse.

J’estime que c’est une grave erreur pour l’investisseur à long terme de maintenir dans son portefeuille une encaisse substantielle, qui représenterait, disons, plus de 10% de ce dernier. Quand on sait qu’il obtient un rendement en intérêts anémique sur cette encaisse, son objectif devrait être de l’investir dans des titres.

La décision d’investir une partie de ses économies en Bourse devrait être un engagement pour le très long terme. En ce sens, l’argent qu’on s’engage à investir en Bourse devrait rester investi en tout temps, pendant de nombreuses années, sans interruption. Je recommande toujours de conserver un peu d’encaisse: l’équivalent d’une position, mais jamais plus de deux.

C’est ce que nous faisons dans la gestion des portefeuilles sous notre gestion et c’est ce que je recommande aux investisseurs à long terme.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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