Des questions à se poser alors que tout va bien

Publié le 10/01/2020 à 12:00

Des questions à se poser alors que tout va bien

Publié le 10/01/2020 à 12:00

(Photo: 123RF)

BLOGUE. Les investisseurs ont tendance à être réactifs plutôt que proactifs.

Ne trouvez-vous pas étrange que ce ne soit que lorsque les marchés corrigent fortement qu’on demande aux soi-disant experts comment un investisseur devrait construire son portefeuille pour se prémunir contre de telles corrections?

Pourtant, c’est lorsque les choses vont bien qu’on devrait se remettre en question. Et je ne pense pas trop me tromper en disant qu’elles vont bien présentement, du moins pour l’investisseur qui a investi en Bourse au Canada et aux États-Unis depuis plusieurs années.

En plus, le début d’année n’est-il pas le moment des bilans?

Voici donc, à mon avis, les questions qu’un investisseur devrait se poser présentement:

1- Mon portefeuille est-il adéquatement diversifié? Certains de mes titres les plus performants représentent peut-être une proportion trop importante de mon portefeuille. Est-ce que j’ai trop de placements dans certains secteurs? Dans les banques, par exemple?

2- Ma performance boursière a-t-elle été satisfaisante en 2019? Au cours des cinq dernières années? Je considère que la performance annuelle d’un portefeuille n’est pas aussi importante que sa performance à plus long terme, sur cinq ou 10 ans par exemple. L’investisseur devrait néanmoins s’assurer que sa performance est adéquate et qu’elle ne diverge pas trop de celle des marchés dans leur ensemble.

3- Si ce n’est pas le cas, pourquoi? Si vous avez un portefeuille d’actions et que votre rendement a été inférieur à, disons, 10% en 2019, vous devriez vous poser des questions. Est-ce causé par une diversification inadéquate? Par quelques titres qui ont particulièrement mal fait en 2019?

4- Le niveau de risque de mon portefeuille est-il trop élevé pour ma situation personnelle? Revoyez vos objectifs personnels et comparez-les à votre répartition d’actifs actuelle. Recherchez-vous avant tout l’appréciation ou la préservation de votre capital? Êtes-vous prêt psychologiquement à vivre une baisse de 10% ou 20% de la valeur de votre portefeuille au cours des prochains mois? Une telle baisse mettrait-elle votre niveau de vie à la retraite en péril?

5- Suis-je toujours à l’aise avec chacun des titres de mon portefeuille? Alors que les marchés boursiers ont le vent dans les voiles, il est peut-être opportun de remettre en question certains titres dont les perspectives de croissance à long terme ne vous inspirent plus confiance. Le temps est sûrement propice pour émonder les «branches mortes» de son portefeuille.

6- Est-ce que je paye trop de frais? Est-ce que je fais trop de transactions? Peu de gens s’inquiètent des frais de gestion, de transactions et autres lorsque les marchés s’apprécient de 20%. Mais leur perception pourrait changer rapidement dans un environnement de rendements sensiblement plus faibles. Si vous payez annuellement plus de 1% de vos actifs en frais divers, peut-être devriez-vous revoir votre manière d’investir.

7- Suis-je bien conseillé? On n’a peut-être pas besoin de conseils lorsque tout va bien, mais la véritable valeur d’un bon conseiller financier s’avère généralement dans les moments difficiles, lorsque les marchés piquent du nez. Si votre conseiller communique peu avec vous ces temps-ci, croyez-vous vraiment qu’il vous appellera davantage lorsque ça ira moins bien?

8- Suis-je en voie d’atteindre mes objectifs financiers? La progression de mon portefeuille s’accorde-t-elle avec mes objectifs de retraite? Les projections financières que j’ai faites lors de ma dernière planification financière tablaient-elles sur des prévisions trop agressives de rendements?

Si certaines de ces questions vous permettent d’identifier quelques lacunes dans votre portefeuille, n’attendez pas une éventuelle chute des marchés pour les régler.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

 

Blogues similaires

Bourse: la Banque Royale fait trembler le marché des actions privilégiées

19/04/2024 | Denis Lalonde

BALADO. La Banque Royale envoie un signal clair qu'elle pourrait racheter toutes ses actions privilégiées.

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Productivité: les entreprises doivent investir davantage

22/04/2024 | Pierre Cléroux

EXPERT. Depuis 2019, le Canada a enregistré le plus faible rythme de croissance de productivité parmi le G7.