Pourquoi tant de méchanceté en vous?

Publié le 02/02/2012 à 09:16, mis à jour le 03/02/2012 à 13:27

Pourquoi tant de méchanceté en vous?

Publié le 02/02/2012 à 09:16, mis à jour le 03/02/2012 à 13:27

De fait, ce renversement de situation entraîne un basculement fondamental : au lieu de chercher à nuire à autrui pour son propre bénéfice personnel, on en arrive à une société où l’individu a tout intérêt à faire du bien à autrui, car cela accroît le «bonheur global» de l’ensemble du groupe considéré. Au lieu de sombrer dans le cercle vicieux de la méchanceté, on se trouve dans le cercle vertueux de la bonté.

M. Yu a donné un nom à ces êtres qui n’existent que sur le plan théorique : les Utopiens. Leur loi : «Chaque Utopien fera tout pour ne jamais nuire à autrui». En conséquence, chacun fera de son mieux pour coopérer le plus possible avec les autres. Oui, chacun fera bénéficier de ses talents propres à ceux qui ne les ont pas et chacun tirera profit des talents que les autres ont et pas lui. «La méchanceté est ainsi perçue comme l’exact opposé de la coopération, et ne figure dès lors pas dans la nature des Utopiens», indique M. Yu dans son étude.

Que conclure de cet exercice théorique? Dans un premier temps, que la méchanceté ne mène à rien. Certes, on peut en tirer un bénéfice immédiat, à l’occasion, mais globalement, elle finira par se retourner contre nous. Et dans un second temps, qu’il est possible de contrecarrer la méchanceté par la coopération, ou plutôt par l’esprit de coopération.

Oui, telle est la grande trouvaille de M. Yu, à mon avis! En instaurant un esprit de coopération dans son équipe, on rend difficile, voire impossible, toute expression de méchanceté. Tout bonnement parce qu’elle ne figurera plus dans la nature profonde des coéquipiers. C’est aussi simple que ça.

Un truc envisageable pour y parvenir : combattre ce besoin en nous d'être toujours le numéro 1 dans tout ce que l'on entreprend. Et donc, combattre celui-ci au sein de chacun des membres de votre équipe. Faîtes-leur comprendre que l'important n'est pas la performance individuelle, mais celle de l'ensemble de l'équipe.

Bien entendu, il n’est pas question ici de chercher à transformer vos équipiers en Utopiens. Ce serait farfelu. Nous aurons tous, au fond de nous, un peu de méchanceté. C’est humain. Il s’agit plutôt de développer chez les uns et les autres l’envie de coopérer avec les autres. Mieux, d’offrir son aide aussi souvent que possible, pour ne pas dire spontanément, sans réfléchir, comme l’on saute à l’eau pour sauver un enfant…

En passant, il y a encore loin de la coupe aux lèvres, si l’on en croit le Journal de Jules Renard : «La bonté n’est pas naturelle, c’est le fruit pierreux de la raison. Il faut se prendre par la peau des fesses pour se mener de force à la moindre bonne action»…

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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