Pourquoi les femmes ont-elles de moins belles carrières que les hommes?

Publié le 16/01/2013 à 09:17, mis à jour le 16/01/2013 à 09:17

Pourquoi les femmes ont-elles de moins belles carrières que les hommes?

Publié le 16/01/2013 à 09:17, mis à jour le 16/01/2013 à 09:17

Mme Niederle ainsi que MM. Oosterbeek et Buser ont tenu à préciser ce "en grande partie". Et ils ont trouvé que, des multiples raisons ayant poussé les filles à choisir des voies professionnelles où la compétition est moins féroce, le manque d'esprit de compétition et ce qui y est associé (faible confiance en soi, aversion au risque, etc.) représentent le quart (23%) des motifs explicatifs. Un pourcentage, on en convient, énorme.

Que peut-on tirer de cette trouvaille? À mon sens, que nos sociétés se privent de grands talents – celui des femmes – dans des secteurs économiques primordiaux pour une raison franchement ridicule : le prestige. Le problème qui en découle ne nous saute pas immédiatement aux yeux : qui dit prestige, dit compétition pour en bénéficier. Du coup, on dégoûte d'emblée des personnes douées de se lancer dans une telle voie, n'ayant pas l'envie profonde de se battre pour briller au détriment d'autrui.

Appliquons maintenant cela à l'univers du travail. Imaginons que votre entreprise ait à mener à bien deux projets de front. Si jamais l'un est considéré par les employés comme plus prestigieux que l'autre, vous pouvez être sûrs que ceux qui ont l'esprit de compétition vont se ruer sur le premier, et les autres, se porter timidement volontaires pour le second. En conséquence, des employés clés risquent fort de se détourner du premier projet, alors qu'ils auraient peut-être permis de faire toute la différence entre une simple réussite et un succès renversant. CQFD.

D'où ma suggestion du jour :

> Qui entend motiver ses employés talentueux à briller de tous leurs feux doit veiller à réduire autant que possible l'esprit de compétition à l'interne.

En passant, l'actrice roumaine Anamaria Marinca a dit un jour en entrevue : «La seule compétition qui existe réellement, c'est celle que nous nous faisons à nous-mêmes».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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